Le 8 février 2025, des milliers de personnes se sont mobilisées à Munich et dans d’autres villes d’Allemagne pour s’opposer à la montée de l’extrême droite, avec plus de 200 000 participants dans la capitale bavaroise. Cette manifestation survient à seulement deux semaines des élections législatives anticipées, planifiées pour le 23 février. Sous le slogan « la démocratie a besoin de toi », les manifestants ont souhaité envoyer un message clair contre le parti d’extrême droite, Alternative pour l’Allemagne (AfD), qui acquiert un soutien significatif dans les sondages.
Les alertes concernant le danger que représente l’AfD se sont amplifiées ces derniers jours, notamment en raison des récentes actions du leader conservateur Friedrich Merz. Ce dernier, favori des sondages, a tenté de rapprocher son parti, la CDU, de l’AfD en soutenant une motion au Bundestag visant à restreindre l’accès des étrangers sans papiers, y compris des demandeurs d’asile. Cette situation a déclenché l’indignation dans plusieurs villes, engendrant des manifestations organisées par « Les grands-mères contre l’extrême droite », qui, inspirées d’une initiative autrichienne, ont vu des foules significatives se rassembler à Hanovre et Berlin.
Un avertissement pour les élections à venir
Les manifestations ont pour but de contrer toute éventuelle alliance entre les partis traditionnels et l’AfD, qui est désormais créditée d’environ 20 % des intentions de vote. Le mouvement « Munich est multicolore », organisateur de la grande mobilisation, a clairement exprimé sa position avec des slogans prônant la diversité et le respect des droits humains. L’objectif est de créer un environnement électoral où la collaboration avec des forces nationalistes reste inacceptable. Les participants croient fermement que la démocratie doit être défendue activement, et non laissée au hasard dans ce climat politique tendu.
Une dynamique de mobilisation à travers le pays
Les manifestations ne se limitent pas uniquement à Munich. En effet, c’est un mouvement citoyen vibrant qui s’étend à travers l’Allemagne. À Hanovre, par exemple, la police a estimé à 24 000 le nombre de manifestants. La veille, à Berlin, 160 000 personnes avaient déjà fait entendre leur voix contre l’extrême droite. Ces rassemblements témoignent d’un rejet collectif de la normalisation des idées radicales et des actions qui pourraient légitimer un tel rapprochement politique.
Les partis traditionnels face à leurs dilemmes
La crainte d’une alliance avec l’AfD semble avoir contraint les partis historiques à clarifier leur position. Auparavant, ils avaient maintenu un « cordon sanitaire » pour empêcher toute coopération avec les formations xénophobes. Ce cadre s’est cependant fissuré avec les manœuvres récentes de Friedrich Merz. Lors de leur congrès, les conservateurs ont réaffirmé leur rejet d’une coalition avec l’AfD. Pourtant, le climat et les sondages qui affichent une avancée de l’extrême droite suscitent des inquiétudes quant à l’impact de ces activités sur les prochaines élections et sur l’avenir du paysage politique allemand.
Les mobilisations du 8 février illustrent une société civile en alerte, qui redoute les conséquences d’un affaiblissement des valeurs démocratiques. L’enjeu est vital : il ne s’agit pas seulement de préserver la dignité humaine, mais aussi de défendre les principes fondamentaux qui régissent la démocratie dans le pays. Face à cette montée des tensions, l’engagement des citoyens et des mouvements sociaux semble plus crucial que jamais.
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