Le 15 mars 2025, la capitale albanaise, Tirana, a été le théâtre d’une mobilisation importante contre la récente interdiction de TikTok, imposée par le gouvernement. Des centaines de manifestants, principalement issus de l’opposition de centre-droit, se sont réunis pour dénoncer cette décision qu’ils qualifient de censure, intervenant à quelques semaines des élections législatives. L’impact potentiel sur la liberté d’expression et la préparation des élections, cruciales pour la démocratie albanaise, sont au cœur des préoccupations.
Dans un climat politique tendu, l’annonce de la fermeture de TikTok a suscité une vive réaction. Elida Rançi, étudiante en médecine, a déclaré devant une foule mobilisée : Ce n’est pas seulement TikTok qui est menacé d’être censuré, la fermeture de cette plateforme viole avant tout la liberté d’expression à quelques mois des élections législatives du 11 mai.
La déclaration d’Elida illustre les craintes générées par cette restriction, perçue comme une atteinte aux droits fondamentaux.
Contexte de l’interdiction de TikTok
Cette mesure a été mise en place suite à un ordre des autorités albanaises, qui ont exigé des fournisseurs d’accès à Internet qu’ils bloquent l’accès à TikTok d’ici le 13 mars. Dans leur communiqué, ils ont précisé que les fournisseurs doivent restreindre toutes les adresses IP de TikTok, les serveurs DNS de TikTok, le serveur Name Indications (SNI) de TikTok ainsi que les IP de la compagnie ByteDance, la société mère chinoise de l’application. Toutefois, malgré ces directives, il était encore possible, comme l’a rapporté l’Agence France-Presse, d’accéder à TikTok le samedi après-midi.
Les motivations derrière la censure
Le premier ministre Edi Rama a justifié cette interdiction en évoquant les dangers potentiels associés à l’application, surtout après la tragédie d’un élève de 14 ans qui a perdu la vie à Tirana à la suite d’une altercation, issue d’un conflit sur les réseaux sociaux. Cette situation a ravivé les débats sur l’impact des réseaux sociaux sur les comportements des jeunes et a conduit le gouvernement à agir.
Les préoccupations face à la liberté d’expression
La restriction de TikTok soulève également des questions plus larges sur la liberté d’expression et la responsabilité des gouvernements dans la régulation des plateformes numériques. Les critiques affirment que l’interdiction pourrait créer un précédent dangereux, entraînant une surveillance accrue et d’autres formes de censure à l’avenir. Avec plus d’un milliard d’utilisateurs, TikTok est devenue une plateforme essentielle pour l’expression et la créativité, surtout chez les jeunes. Éteindre cette voix pourrait avoir des conséquences désastreuses sur la dynamique sociale et politique, surtout à l’approche des élections.
Impacts sur les élections législatives
Les élections législatives du 11 mai s’annoncent déjà comme un test crucial pour la démocratie en Albanie. La crainte d’un climat d’intimidation et de manipulation, exacerbée par cette décision, alimente les doutes quant à l’intégrité du processus électoral. Pour beaucoup, cette interdiction symbolise une tentative de contrôler le discours public à un moment crucial, faisant ainsi l’objet de vives critiques tant sur le plan national qu’international.
Alors que le débat sur les limites de la liberté d’expression se poursuit, les événements de Tirana révèlent les tensions entre gouvernance, sécurité et droits numériques. Avec l’avenir d’une plateforme aussi influente que TikTok en jeu, le regard des yeux du monde est tourné vers l’Albanie et le chemin qu’il décide d’emprunter en matière de libertés fondamentales.
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