Un citoyen nicaraguayen emprisonné pour des raisons politiques a été libéré par le gouvernement de Daniel Ortega, à son arrivée au Guatemala le 5 septembre 2024. La libération de 135 prisonniers politiques a eu lieu jeudi 5 septembre et ces derniers ont été directement expulsés vers le Guatemala. Cette action a été réalisée dans le cadre de négociations menées par les Etats-Unis afin d’obtenir la libération de 13 membres de l’Eglise évangélique Mountain Gateway, basée au Texas.
Après avoir reçu des soins médicaux à bord de l’avion affrété par l’administration de Joe Biden, les 135 Nicaraguayens, certains ayant subi des actes de torture, ont exprimé leur gratitude envers les Etats-Unis et le Guatemala. Selon Eric Jacobstein, secrétaire d’État adjoint pour l’hémisphère occidental, le Congrès américain aurait utilisé des menaces de sanctions économiques pour obtenir cette libération, compte tenu des investissements importants des États-Unis au Nicaragua et de l’isolement croissant du régime d’Ortega.
Daniel Ortega, au pouvoir à deux reprises depuis 1979, a également libéré 122 autres prisonniers politiques, dont des femmes, des diacres de l’Eglise catholique, des journalistes, des artistes et des étudiants. Cette décision fait écho à une libération similaire en février 2023, suivie de la déchéance de nationalité des exilés politiques et de la confiscation de leurs biens au Nicaragua. En janvier, le gouvernement avait envoyé 19 religieux, dont l’évêque Rolando Alvarez condamné à 26 ans de prison, au Vatican.
Selon Delphine Lacombe, chercheuse au CNRS et spécialiste du Nicaragua, ces actions de libération constituent des soupapes de décompression pour un régime totalitaire, mais pour certains opposants, comme Ana Margarita Vijil, les répressions pourraient s’intensifier après ces libérations.