Récemment, la situation en Syrie a pris une tournure inquiétante avec des factions rebelles qui se rapprochent de plus en plus de Damas, la capitale. Après avoir consolidé leur contrôle sur la province de Deraa, ces groupes armés avancent désormais à seulement une vingtaine de kilomètres de la ville. Les tensions entre les rebelles et les forces gouvernementales, notamment dans les provinces de Deraa et Souweïda, suscitent des réactions internationales et interpellent sur l’avenir du pays.
Les événements ont pris une tournure significative le 7 décembre lorsque des commandants rebelles ont annoncé qu’ils maîtrisaient entièrement la province de Deraa, une région qui avait été le berceau de la révolte contre le régime syrien en 2011. Le directeur de l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), Rami Abdel Rahmane, a confirmé cette prise de contrôle, mentionnant qu’« nous sommes maintenant à moins de vingt kilomètres de l’entrée sud de la capitale Damas ». Cette proximité géographique accentue la tension entre les forces rebelles et l’armée syrienne, qui a indiqué par voie officielle qu’elle était en train de repositionner ses forces pour établir un périmètre de sécurité après des attaques d’éléments considérés comme terroristes.
Nouveaux développements militaires
L’Observatoire syrian des droits de l’homme a rapporté que vendredi, les factions insurgées avaient pris le contrôle de plus de 90 % de Deraa, y compris la ville principale. Les autorités locales, telles que le gouverneur et les responsables de la police, ont été vues quittant leurs bureaux dans la ville voisine de Souweïda, ce qui souligne la perte de contrôle du gouvernement sur la région. Dans le rapport de l’OSDH, il est également mentionné que les forces gouvernementales « commencent à reprendre le contrôle des provinces de Homs et de Hama », remettant en question l’équilibre des forces dans le pays.
Le rôle de la communauté internationale
Les répercussions de la guerre civile syrienne vont au-delà de ses frontières. En réaction aux récents événements, le ministère jordanien des Affaires étrangères a exhorté les citoyens jordaniens se trouvant en Syrie à quitter le pays au plus vite, suite à la fermeture du seul point de passage entre les deux nations. Parallèlement, le premier ministre qatari a critiqué le président Assad, déclarant qu’il n’avait pas fait d’efforts sincères pour rétablir la confiance avec le peuple syrien, ce qui a conduit à cette crise exacerbé. « M. Assad n’a pas saisi l’occasion de dialoguer et de rétablir la confiance avec son peuple », a-t-il affirmé lors d’un forum international à Doha. Ces prises de position internationales témoignent de la complexité de la situation en Syrie et de l’instabilité croissante.
Perspectives et implications
Les évolutions sur le terrain montrent que les tensions sectaires et politiques restent au cœur du conflit syrien. Hassan Abdel Ghani, un commandant rebelle, a déclaré vouloir « rassurer » toutes les communautés religieuses du pays, évoquant la fin de l’ère du sectarisme. Il invite les différentes confessions à soutenir la révolution, promettant un avenir apaisé. Par cette déclaration, il cherche à attirer des alliés en insistant sur l’unité et l’espoir d’un changement.
La province de Deraa, qui avait vu le début du soulèvement contre le régime d’Assad, est devenue le symbole des espoirs de changement. Cependant, la repression persistante et la montée en puissance des factions rebelles soulèvent des questions sur l’avenir de la région. L’instabilité actuelle pourrait engendrer de nouveaux défis, tant pour la Syrie que pour la communauté internationale.
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