Des militaires de l’armée israélienne se déploient le long d’une voie à proximité de Kfar Szold, en Haute-Galilée, dans le nord d’Israël, le 14 juin 2024. JALAA MAREY / AFP
La potentielle escalade entre l’armée israélienne et le Hezbollah, qui dure depuis huit mois, pourrait-elle se transformer en un conflit ouvert ? Les deux camps envisagent cette possibilité et la brandissent avec une fermeté sans précédent. Dans un discours télévisé le mercredi 19 juin, le chef du Hezbollah libanais, Hassan Nasrallah, a menacé de frapper profondément le territoire israélien en cas de provocation de la part d’Israël. Il a affirmé : « L’ennemi sait parfaitement que nous nous sommes préparés au pire… Il sait qu’aucun lieu ne sera protégé contre nos missiles et nos drones », en rappelant qu’il dispose de listes de cibles en Israël que le Hezbollah pourrait viser, incluant des infrastructures et des zones peuplées. Hassan Nasrallah a même élargi ses menaces à Chypre, indiquant que toute coopération avec Israël dans le cadre d’une attaque contre le Liban serait considérée comme un acte de guerre de la part du gouvernement chypriote.
Ces rhétoriques belliqueuses répondent à une montée des tensions du côté israélien. L’armée israélienne a récemment annoncé que des plans opérationnels pour une éventuelle offensive au Liban avaient été validés. Le ministre des affaires étrangères israélien, Israel Katz, a déclaré : « Nous sommes très proches du moment où nous déciderons de changer les règles du jeu contre le Hezbollah et le Liban. Dans une guerre totale, le Hezbollah sera détruit et le Liban sera durement touché. » Une réunion stratégique des hauts responsables de l’armée israélienne s’est tenue au commandement nord de l’armée avec la présence du ministre de la défense, Yoav Gallant, laissant entrevoir une possible escalade militaire au Liban.
Malgré le caractère improbable d’une attaque directe, les observateurs estiment que le moment critique approche. Le Hezbollah justifie son action militaire contre Israël débutée en octobre 2023 comme une riposte à la guerre menée par Israël à Gaza. La désescalade à la frontière israélo-libanaise est conditionnée par la fin des hostilités à Gaza. Alors que les négociations pour un cessez-le-feu stagnent, une opportunité de désengagement du Hezbollah de ce conflit sans perdre la face semble se profiler.