Les tensions politiques en Géorgie atteignent un nouveau sommet alors que la Cour constitutionnelle a récemment rejeté la demande d’invalidation des résultats des élections législatives d’octobre, considérées comme frauduleuses par l’opposition. Cette décision intervient dans un climat de contestation croissant, marqué par des manifestations à Tbilissi et ailleurs dans le pays, où la population exprime des inquiétudes face à une dérive autoritaire et un rapprochement avec la Russie. Découvrons les enjeux de cette crise qui secoue la Géorgie.
Le contexte politique géorgien est actuellement marqué par une forte agitation sociale. Le 3 décembre 2024, la Cour constitutionnelle a définitivement tranché en refusant de remettre en question les résultats des élections législatives, une décision qui cristallise la colère de l’opposition. Cette dernière accuse le parti au pouvoir, Rêve géorgien, de manipulation électorale et réclame des élections anticipées. Les événements sont d’autant plus préoccupants qu’ils se déroulent dans un contexte où le gouvernement est accusé de naviguer vers une dérive autoritaire, au détriment des ambitions proeuropéennes du pays.
La contestation grandissante contre le gouvernement
Depuis plusieurs semaines, Tbilissi est le théâtre de manifestations où des milliers de citoyens expriment leur mécontentement. Les manifestations, qui ont pris une tournure violente, ont été marquées par des affrontements quotidiens avec les forces de l’ordre. Des slogans antirusses résonnent parmi les manifestants, qui craignent un retour aux pratiques autoritaires inspirées par le Kremlin. « Nous voulons un avenir en Europe », scandent-ils, mettant en lumière leur désir de s’éloigner de l’influence de Moscou.
La cheffe de l’État, Salomé Zourabichvili, bien que séparée du gouvernement actuel et limitant ses prérogatives, a apporté son soutien à l’opposition en contestant les résultats électoraux. Dans ce contexte, la mobilisation citoyenne se renforce avec un appel à un nouveau rassemblement qui devrait se tenir dans les jours à venir à Tbilissi.
Une certaine répression et des accusations d’ingérence étrangère
Le Premier ministre Irakli Kobakhidze, pour sa part, dénonce les actions de l’opposition, les qualifiant d’orchestrées pour provoquer le chaos. Lors de ses discours, il accuse les ONG de tirer les ficelles des manifestations et menace de traduire les responsables en justice. Dans ce climat tendu, le gouvernement a fait voter une loi sur l’influence étrangère, perçue par ses détracteurs comme un moyen de stigmatiser les organisations critiques à l’égard du pouvoir.
Pour contrer les accusations de dérive autoritaire, le Rêve géorgien soutient qu’il poursuit l’intégration européenne du pays, bien qu’il ait récemment reporté les négociations d’adhésion à l’UE. Kobakhidze a tentativement minimisé la colère populaire en affirmant qu’elle était mal comprise et que le chemin vers l’Europe était toujours en marche.
Les perspectives d’avenir
Alors que les manifestations continuent de croître, chacune d’elles soulève des questions cruciales sur la démocratie et l’état de droit en Géorgie. Les tensions entre le gouvernement et l’opposition vont s’intensifier, tandis que la lutte pour un avenir proeuropéen semble se heurter à des obstacles internes importants. Le rétablissement de la confiance dans les institutions pourrait nécessiter des changements profonds au sein du paysage politique géorgien.
Avec des demandes de nouvelles élections qui se font de plus en plus pressantes, les leaders politiques doivent naviguer habilement dans ce climat de défi et d’angoisse populaire pour éviter une escalade de la violence et d’autres désordres civils.
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