Le monde de la protection de l’environnement est en ébullition après l’arrestation de Sea Shepherd ? »>Paul Watson, figure emblématique de la lutte contre la chasse à la baleine. Arrêté à Nuuk, capitale du Groenland, le fondateur de la célèbre ONG Sea Shepherd fait face à une demande d’extradition du Japon, ravivant des tensions anciennes autour de la chasse baleinière. À 73 ans, Watson se trouve à un carrefour juridico-politique crucial, alors que ses avocats bataillent pour empêcher sa remise aux autorités japonaises, en pointant des vices dans la procédure judiciaire.
Paul Watson arrêté : Le militant écologiste face à l’extradition vers le Japon
Le 21 juillet dernier, le défenseur des baleines Paul Watson, âgé de 73 ans, a été arrêté à Nuuk, capitale du Groenland. Watson, fondateur de l’ONG écologiste Sea Shepherd, est actuellement détenu sur ce territoire autonome du Danemark, suite à une demande d’extradition émise par le Japon. Cette demande, basée sur une notice rouge d’Interpol datant de 2012, fait suite à un incident impliquant un navire baleinier japonais en 2010.
Le ministère danois de la Justice est en charge de décider de l’extradition de Watson vers le Japon. Cependant, aucune date précise pour cette décision n’a été communiquée, bien que l’examen de la demande soit en cours. Entre-temps, un juge groenlandais a prolongé la détention de Watson de 28 jours, décision contre laquelle les avocats de l’activiste ont fait appel, avec une audience prévue pour le 2 octobre. Lamya Essemlali, présidente de Sea Shepherd, a exprimé sa déception face à cette prolongation qu’elle juge « scandaleuse ».
Les accusations japonaises : Détails des charges contre Paul Watson
Les accusations portées par le Japon contre Paul Watson sont graves. En 2010, lors d’une campagne menée par Sea Shepherd, Watson aurait été coresponsable de dommages et de blessures à bord d’un navire baleinier nippon. Plus précisément, il est accusé d’avoir lancé une boule puante, contenant de l’acide butyrique, visant à entraver le travail des baleiniers et, ce faisant, aurait blessé au visage un marin japonais.
Pourtant, la défense de Watson affirme que les preuves vidéos réfutent ces accusations. Ils soutiennent que le marin prétendument blessé n’était même pas présent lorsque la boule puante a été lancée. Lamya Essemlali a souligné que le juge avait accepté de visionner les images fournies par les autorités japonaises mais refusé celles de la défense, malgré leur importance pour démontrer l’innocence de Watson. Cette sélectivité dans l’examen des preuves est vivement critiquée par l’ONG, qui voit dans cette démarche une tentative de manipulation judiciaire.
Réactions internationales : Soutien et opposition à l’extradition
La situation de Paul Watson a suscité des réactions internationales variées. Personnalité controversée en raison de ses méthodes souvent musclées, Watson a néanmoins réussi à obtenir un large soutien public. Une pétition pour sa remise en liberté a recueilli plus de 100,000 signatures. Politiquement, la France a officiellement demandé à Copenhague de ne pas procéder à l’extradition de Watson vers le Japon.
Depuis sa cellule à Nuuk, Watson reste déterminé à poursuivre son combat. Il déclare que cette arrestation ne fera que renforcer son opposition à la chasse à la baleine. Pour les Japonais, cette affaire sert d’exemple pour dissuader toute interférence avec leurs activités de chasse. Lamya Essemlali voit dans cette attention médiatique une opportunité de dénonciation de la chasse à la baleine japonaise et de viols répétés du moratoire mondial.
La chasse à la baleine : Pratiques persistantes malgré les interdictions
Malgré un moratoire imposé par la Commission baleinière internationale (CBI) en 1986, interdisant la pêche commerciale de la baleine, certains pays continuent de pratiquer cette activité. Le Japon, la Norvège, et l’Islande exploitent une dérogation à « des fins scientifiques » afin de poursuivre leur chasse. Ces trois nations tuent environ 1,200 baleines par an, en dépit de l’interdiction visant à protéger cette espèce en voie de disparition.
Le Japon, en particulier, a été condamné en 2014 par la Cour de justice internationale pour avoir détourné le moratoire. En 2019, le pays a quitté la CBI pour reprendre officiellement la chasse commerciale dans ses eaux territoriales. Récemment, le Japon a inauguré un nouveau navire-usine, le Kangei Maru, symbolisant son engagement à poursuivre la chasse à la baleine de manière intensive. Ces pratiques soulèvent des préoccupations mondiales et sont au cœur du militantisme de figures comme Paul Watson.