En l’espace d’une seule semaine, les violences à Port-au-Prince, la capitale d’Haïti, ont causé au moins 150 décès, selon Volker Türk, le haut-commissaire de l’ONU aux droits de l’homme. Dans un communiqué alarmant publié le mercredi 20 novembre, il a évoqué le phénomène préoccupant de « la violence des gangs », révélant que près de 20 000 personnes ont été forcées de quitter leur domicile. Cette situation dramatique illustre l’aggravation de la crise sécuritaire que traverse le pays.
Port-au-Prince est actuellement le théâtre d’une instabilité chronique, exacerbée par la domination des gangs qui contrôlent environ 80 % de la ville. Depuis le début de l’année, 4 544 personnes ont perdu la vie et 2 060 ont été blessées, des chiffres qui, selon l’ONU, sont probablement sous-estimés. Les conséquences de cette violence sont dévastatrices, avec un nombre croissant de déplacés vivant dans des conditions précaires.
Une flambée de violence inquiétante
La récente escalade des violences à Port-au-Prince résulte d’une dynamique complexe où les groupes armés se sont unis pour défier le pouvoir en place. Des actes de meurtre, de viol, de pillage et d’enlèvements se multiplient, rendant la vie quotidienne extrêmement dangereuse pour les habitants. Volker Türk a déclaré : « La dernière flambée de violence dans la capitale haïtienne est un présage du pire à venir »
, soulignant l’urgence d’agir. Il appelle également à une cessation rapide de cette violence pour éviter une plongée encore plus profonde dans le chaos.
Un nouveau gouvernement en place
Un nouvel acteur est entré en scène : Alix Didier Fils-Aimé, qui a prêté serment le 11 novembre en tant que premier ministre, succédant à Garry Conille. Ce dernier avait été démis de ses fonctions par le Conseil présidentiel de transition, le pays étant sans président depuis 2021 et n’ayant pas organisé d’élections depuis 2016. Dans ses déclarations, Fils-Aimé s’est engagé à « rétablir la sécurité » dans un climat marqué par une défiance généralisée envers les autorités.
L’impact des gangs sur la société
Les gangs ne se contentent plus d’opérer dans l’ombre ; ils sont devenus un élément central dans le tissu économique et social de Port-au-Prince. Les informations récentes font état d’une augmentation des lynchages, signe d’une inquiétude croissante au sein de la population. Indiquons également qu’une opération nocturne menée par la police a abouti à la mort de 28 membres d’un gang, révélant la lutte féroce entre les autorités et ces groupes criminels. « La violence des gangs ne doit pas l’emporter sur les institutions de l’Etat », a souligné M. Türk, pressant à la mise en place de « mesures concrètes » pour protéger les citoyens et restaurer un véritable État de droit.
Avenir incertain
Alors que la crise en Haïti se prolonge, l’impact de la violence des gangs ne devrait pas être sous-estimé. De nombreuses familles continuent de vivre dans la peur et l’incertitude, tandis qu’une génération d’enfants grandit dans un contexte de conflits. La communauté internationale a sa part à jouer dans la stratégie de soutien à ce pays, en œuvrant pour une stabilité durable et le rétablissement de l’ordre public. L’avenir reste incertain, mais le besoin d’une action concertée devient de plus en plus pressant.
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