Le retour des héritiers de Mussolini en Italie
Le paysage politique italien est de plus en plus marqué par la montée en puissance de l’extrême droite. La révélation du scandale Claudio Anastasio en est un exemple regrettable. Nommé en tant que président de la société publique 3-I, chargée de la transformation numérique des services publics, M. Anastasio a envoyé un mail reprenant le discours célèbre du Duce Mussolini en remplaçant le mot « fascisme » par « 3-I ». Cette initiative a suscité un scandale qui a entraîné sa démission. Mais cela met en lumière la parole décomplexée de certains responsables politiques depuis l’arrivée au pouvoir de Giorgia Meloni, la présidente de Fratelli d’Italia (FdI).
Bien que Mme Meloni ait pris ses distances avec l’héritage fasciste de sa famille politique, des figures ambiguës continuent d’être influentes dans son cercle proche. Ignazio La Russa, président du Sénat et cofondateur de FdI, a déclaré sur un plateau de télévision en septembre : « Nous sommes tous des héritiers du Duce ». De plus, Claudio Anastasio a été soufflé à Giorgia Meloni par Rachele Mussolini, conseillère municipale à Rome et petite-fille de Mussolini.
Cette situation montre que l’arrivée de Mme Meloni au pouvoir « a réveillé les pulsions fascistes de certains », analyse le journaliste Paolo Berrizi, qui a écrit plusieurs ouvrages sur l’extrême droite en Italie. Des dérapages et des surenchères sont de plus en plus fréquents, comme la tentative de baptiser une rue du nom de l’ancien leader du Mouvement social italien Giorgio Almirante, soutenue par la FdI, à Grosseto en Toscane.
L’histoire italienne est tragiquement marquée par le fascisme et la dictature de Mussolini. Les Italiens doivent être conscients de cette sombre page de leur histoire et être vigilants face à la montée de l’extrême droite. Les gouvernants doivent condamner avec fermeté toute attitude ou propos qui fait l’éloge de cette période sombre de l’histoire italienne.
Mots-clés: Italie, fascisme, Giorgia Meloni, Mussolini