Manifestation à Milan pour défendre les droits des homosexuels
Le 18 mars 2023, près de 10 000 personnes ont manifesté à Milan pour protester contre la décision du gouvernement italien de Giorgia Meloni. Cette mobilisation a été organisée en réponse à une lettre du ministère de l’Intérieur, demandant au maire de Milan de cesser d’enregistrer à l’état civil les naissances d’enfants de couples homosexuels. Le maire a indiqué qu’il respecterait l’ordre préfectoral, mais qu’il continuerait à se battre pour garantir la reconnaissance des droits des parents de même sexe et de leurs enfants.
La justice italienne n’a pas encore tranché la question de l’adoption par les couples homosexuels, mais certains tribunaux du pays se sont prononcés en faveur de l’adoption par un partenaire d’un couple homosexuel des enfants de l’autre partenaire, permettant ainsi l’enregistrement de naissances par mère porteuse pour les parents de même sexe. Cette position a été soutenue par les manifestants, majoritairement LGBT+ ou sympathisants de gauche.
Cependant, le gouvernement ultraconservateur de Giorgia Meloni s’oppose à l’adoption par les couples homosexuels et à la gestation pour autrui (GPA). Le gouvernement souhaite désormais s’en tenir à la reconnaissance des unions civiles, adoptée en 2016, et ne pas ouvrir la porte aux mères porteuses. Cette position a été fermement critiquée par les associations de défense des droits LGBT+, qui accusent le pouvoir de vouloir instaurer une nouvelle bataille idéologique en Italie.
La manifestation de Milan a également lieu quelques jours après le rejet de la proposition de règlement de l’Union européenne visant à reconnaître les droits des enfants, y compris ceux issus des couples de même sexe, et à adopter un certificat européen de filiation. Cette décision a été vivement contestée par les organisations de défense des droits LGBT+, ainsi que par le commissaire européen à la justice, Didier Reynders, qui a défendu la nécessité d’un traitement égal pour tous les enfants.
La présidente d’Arcigay Milano, l’une des principales associations LGBT+ de la Péninsule et organisatrice de la manifestation du 18 mars, déplore la réponse violente du pouvoir et sa manière populiste de poser les enjeux. Selon elle, ce tour de vis n’est pas une surprise, car certaines forces politiques au gouvernement ne veulent pas entendre parler des thématiques LGBT.
Mots-clés: Milan, manifestation, défense des droits des homosexuels, Giorgia Meloni.