Lundi 6 février, l’Alternative pour l’Allemagne (AfD) a célébré son dixième anniversaire. Il y a dix ans, dans une salle paroissiale d’Oberursel, 18 hommes en colère contre la politique d’Angela Merkel face à la crise de la zone euro fondaient le parti. Leur principale revendication : la fin de la monnaie unique et le retour au deutschemark.
Depuis sa fondation, l’AfD a beaucoup changé. D’abord idéologiquement, le combat originel contre l’euro a cédé la place à d’autres batailles : contre l’accueil des réfugiés lors de la crise migratoire de 2015-2016, contre les masques et les vaccins pendant la pandémie de Covid-19 et, depuis le 24 février 2022, contre les sanctions imposées à la Russie et contre toute aide à l’Ukraine.
Sociologiquement aussi, l’AfD s’est métamorphosé. Le « parti des professeurs » a élargi son vivier de recrutement. Puisant à l’origine dans les milieux conservateurs et bourgeois de l’ouest du pays, il enregistre aujourd’hui ses meilleurs scores en ex-Allemagne de l’Est, où il est devenu un pôle d’attraction pour des citoyens peu diplômés et fâchés avec les « vieux partis du système ».
L’AfD est solidement enraciné dans le paysage politique allemand. Au Bundestag, où il siège à l’extrême droite, il a 79 députés. A l’échelle des Länder, il est représenté dans tous les Parlements régionaux, sauf celui du Schleswig-Holstein. Alice Weidel, la coprésidente de l’AfD, a déclaré le 23 novembre 2022 au Bundestag, à Berlin, que l’objectif du parti est de « gouverner, d’abord dans un des Länder de l’Est, ensuite dans l’ouest du pays, et pour finir au niveau national ».
Mots-Clés: Alice Weidel, AfD, Oberursel, Königstein, Angela Merkel, Deutschemark, Tino Chrupalla, Bundestag, Berlin, Schleswig-Holstein.