Le 27 janvier 2025, des milliers d’étudiants serbes se sont rassemblés à Belgrade, bloquant l’un des principaux axes routiers pour protester contre la corruption au lendemain d’une tragédie. Cette manifestation fait suite à l’effondrement d’un auvent de gare dans la ville de Novi Sad, survenu le 1er novembre 2024, et qui a coûté la vie à 15 personnes. Les jeunes revendiquent la transparence sur les circonstances de cet accident et exigent des actions contre l’inaction des autorités.
La situation actuelle découle d’une série d’événements tragiques qui ont suscité une vague de mécontentement parmi les citoyens, particulièrement les jeunes, face à ce qu’ils perçoivent comme une négligence et une corruption de la part des dirigeants. Sous la présidence d’Aleksandar Vucic, qui dirige le pays depuis 2012, de nombreux chantiers et projets ont été lancés, mais des préoccupations émergent quant à leur gestion et à la sécurité des infrastructures. Les étudiants se mobilisent depuis plusieurs semaines, et leur détermination se renforce chaque jour.
Les étudiants prennent position
Ce lundi 27 janvier, les manifestants ont commencé à affluer dès 9 heures du matin à Autokomanda, un carrefour vital de Belgrade. Arborant des sifflets et des pancartes, ils ont observé un moment de silence pour commémorer les victimes. « Tous au blocage, tous dans la rue »
criaient-ils en marching. La gravité de la situation est manifeste, alors que la population y voit une occasion de dénoncer les lacunes de sécurité et de gestion dans le pays.
Les revendications des étudiants se concentrent sur quatre points principaux : obtenir la publication des documents relatifs à la rénovation de la gare, traduire en justice ceux qui attaquent les manifestants, abandonner les poursuites contre les étudiants arrêtés et augmenter le budget de l’enseignement supérieur de 20 %. Uros Velimirovic, 22 ans, étudiant, affirme : « Nous demandons seulement que les institutions remplissent leur mission. »
Cette demande de transparence et d’action centralise les préoccupations populaire sur le déclin de la confiance envers le gouvernement.
Une solidarité inédite
D’autres groupes, notamment des agriculteurs et des motards, ont rejoint le mouvement, témoignage d’une solidarité impressionnante face à cette crise. Installés autour des étudiants avec leurs tracteurs, ces derniers apportent un soutien logistique pour garantir la sécurité des jeunes manifestants. Ces gestes renforcent le sentiment d’une communauté mobilisée contre l’injustice.
Des incidents préoccupants
Malheureusement, les manifestations ne se déroulent pas sans heurts. Plusieurs étudiants ont été blessés par des automobilistes, dont certains ont forcé les barrages de sécurité instaurés par les manifestants eux-mêmes. L’incident le plus marquant a eu lieu vendredi dernier, lorsqu’une étudiante a été renversée par une conductrice alors qu’elle se trouvait devant son véhicule. Ces événements troublants ont suscité des réactions préventives de la part du président Vucic, qui, face à la colère grandissante, a demandé le renforcement de la sécurité autour des manifestations.
Une enquête en cours
Alors que l’indignation grandit, l’enquête sur l’accident tragique de la gare est toujours en cours. Plus d’une dizaine de personnes ont été inculpées, incluant l’ancien ministre des Transports, Goran Vesic. Le gouvernement se trouve désormais dans une position délicate, confronté à un mécontentement populaire fulgurant qui remet en question sa gestion des affaires publiques. Le président doit également intervenir au cours de la journée, ce qui ajoutera une pression supplémentaire sur son administration.
La lutte des étudiants pour la justice et la transparence à Belgrade met en lumière les défis d’un système perçu comme corrompu. Alors que les manifestations continuent d’attirer l’attention, l’avenir de la situation au sein de la société serbe reste incertain, mais il est clair que la détermination des jeunes à se battre pour leurs droits est plus forte que jamais.
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