vendredi 27 juin 2025

Reza Pahlavi : L’héritier du trône d’Iran en quête de pouvoir

Dans un climat géopolitique complexe où l’Iran est en proie à des tensions internes et des pressions internationales, la personnalité de Reza Pahlavi, fils du dernier Chah d’Iran, continue de faire débat. Héritier d’une monarchie renversée, il est aujourd’hui au cœur d’interrogations majeures concernant son rôle, ses alliances internationales et ses ambitions politiques. Entre accusations de collaboration avec des puissances étrangères et soutien limité au sein de la population iranienne, son image reste divisée. Cet article analyse les différentes facettes d’une figure controversée qui semble incarner, pour certains, l’espoir d’un changement et, pour d’autres, une menace à la souveraineté nationale.

Reza Pahlavi, un pion des États-Unis et d’Israël ?

Dans un contexte où l’Iran est secoué par des crises internes et des pressions internationales, la figure de Reza Pahlavi, fils du dernier Chah, revient régulièrement sur le devant de la scène. Toutefois, son rôle politique suscite des interrogations majeures, notamment sur ses soutiens étrangers et ses véritables intentions. Beaucoup d’observateurs et d’Iraniens se demandent s’il est un acteur indépendant ou une marionnette des puissances occidentales.

Des alliances qui suscitent la méfiance

Reza Pahlavi entretient des relations étroites avec des personnalités et des gouvernements controversés, notamment aux États-Unis et en Israël. En 2023, il a publiquement affiché son soutien au Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu en partageant une photo de leurs familles ensemble sur ses réseaux sociaux. Une posture qui alimente les soupçons en Iran, où une grande partie de la population perçoit ces alliances comme une menace pour la souveraineté nationale. Jonathan Piron, historien spécialisé dans l’Iran, explique : « Il est vu comme un soutien des milieux de droite ultraconservateurs, à l’image de Donald Trump ou Netanyahu. Cela le discrédite encore davantage. »

Une figure associée à des intérêts étrangers

Cette perception d’une influence extérieure n’est pas nouvelle. De nombreux Iraniens évoquent des parallèles avec l’opération Ajax de 1953, où les États-Unis et le Royaume-Uni avaient orchestré un coup d’État contre le Premier ministre iranien Mohammad Mossadegh pour réinstaller la monarchie. Pour les opposants à Reza Pahlavi, son éventuel retour au pouvoir serait perçu comme une ingérence étrangère plutôt qu’une volonté populaire. « Ils veulent juste nous refaire un coup comme en 1953 », accuse Ali, un Franco-iranien qui partage la méfiance de nombreux compatriotes.

Un soutien limité en Iran

Si Reza Pahlavi est soutenu par certains médias occidentaux et une partie de la diaspora iranienne, son influence en Iran même reste marginale. Selon des enquêtes citées par des experts, seuls 15 % des Iraniens soutiendraient un retour de la monarchie. Pour beaucoup, son alignement sur des puissances comme Israël ou les États-Unis renforce l’idée qu’il ne défend pas les intérêts du peuple iranien mais ceux d’acteurs étrangers.

Une perception d’opportunisme politique

Reza Pahlavi a régulièrement profité des crises en Iran pour réapparaître sur la scène internationale, appelant à la chute du régime des mollahs. Toutefois, sa rhétorique est souvent perçue comme opportuniste et déconnectée des réalités iraniennes. Jonathan Piron souligne : « Il se présente comme une alternative, mais il est vu comme un exilé privilégié, déconnecté des luttes et des souffrances du quotidien des Iraniens. » Cette image est accentuée par son train de vie luxueux, largement documenté sur les réseaux sociaux.

Le spectre d’une ingérence militaire

Pour de nombreux experts et observateurs, le retour de Reza Pahlavi en Iran ne serait envisageable que dans le cadre d’une intervention militaire étrangère qui lui assurerait une protection physique. Une telle éventualité serait perçue par une grande majorité d’Iraniens comme une trahison de leur indépendance. « S’il rentre, ce ne sera pas par une révolution populaire mais grâce à une intervention étrangère », prédit Jonathan Piron.

Ces éléments soulèvent donc une question cruciale : la figure de Reza Pahlavi est-elle celle d’un leader légitime ou d’un outil des puissances étrangères pour influer sur le futur de l’Iran ? Pour beaucoup, la réponse est déjà claire, et elle n’est pas en sa faveur.

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