mercredi 2 avril 2025

Trump et la possibilité d’un troisième mandat

Donald Trump, figure controversée de la politique américaine, ne cesse de faire parler de lui, notamment en évoquant l’idée d’un troisième mandat présidentiel. Bien que cette ambition semble en contradiction avec le 22e amendement de la Constitution des États-Unis, l’ancien président laisse planer le doute sur ses intentions. Ses déclarations provocatrices, ses stratégies politiques et son influence au sein du Parti républicain soulèvent des questions majeures sur la stabilité des institutions démocratiques américaines. Cet article explore les scénarios possibles, les obstacles constitutionnels et les implications de cette quête ambitieuse pour le pouvoir suprême.

Donald Trump et son rêve interdit d’un troisième mandat présidentiel

Donald Trump, ancien président des États-Unis, ne cesse de surprendre par ses ambitions politiques. Malgré le texte limpide du 22e amendement de la Constitution américaine interdisant à toute personne d’être élue président plus de deux fois, Trump continue d’évoquer des « méthodes » pour contourner cette limitation. Lors d’une interview accordée à la chaîne NBC, il a déclaré qu’il était « bien trop tôt pour y penser », tout en insistant qu’il « ne blaguait pas ». Une déclaration qui nourrit les spéculations sur ses intentions.

Trump est connu pour repousser les limites et tester les failles du système. Bien que la Constitution américaine semble inébranlable sur ce sujet, l’ancien président ne manque pas d’audace. Son influence au sein du Parti républicain et sa base électorale fidèle pourraient l’inciter à explorer des solutions inédites. Néanmoins, ces ambitions se heurtent à des réalités juridiques et politiques qui rendent un troisième mandat hautement improbable. Mais comme il l’a démontré à maintes reprises, Donald Trump est prêt à repousser les frontières de ce qui est considéré comme politiquement et juridiquement acceptable aux États-Unis.

Changer la Constitution américaine : mission quasi impossible

Modifier la Constitution américaine pour permettre un troisième mandat présidentiel est une tâche herculéenne, sinon impossible. Le processus est régi par l’article 5 de la Constitution, qui exige l’approbation des deux tiers du Congrès (à la Chambre des représentants et au Sénat) ou des législatures de deux tiers des États américains. Ce n’est que le début, car toute proposition doit ensuite être ratifiée par les trois quarts des États, soit 38 sur 50.

Dominique Simonnet, essayiste et spécialiste des États-Unis, souligne que ces conditions strictes rendent toute modification constitutionnelle extrêmement rare. Contrairement à d’autres pays comme la France, où les changements constitutionnels sont plus fréquents, les États-Unis ont conçu leur système pour résister aux impulsions politiques passagères. « On ne peut rien changer à la Constitution », affirme Simonnet. Même avec une majorité républicaine dans certaines institutions, le clivage politique et l’opposition farouche des démocrates rendraient cette entreprise quasiment insurmontable. Pour Trump, cette voie semble donc fermée, mais cela ne l’empêchera probablement pas de chercher d’autres stratégies.

Vice-présidence stratégique : une échappatoire inspirée de Poutine

Une idée controversée évoquée serait de contourner l’interdiction du troisième mandat en s’inspirant du modèle russe. Entre 2008 et 2012, Vladimir Poutine a échappé à la limitation des mandats consécutifs en devenant Premier ministre sous Dmitri Medvedev, avant de reprendre la présidence. De manière similaire, Donald Trump pourrait se présenter comme vice-président d’un candidat républicain, comme J.D. Vance. Si ce dernier démissionne une fois élu, Trump pourrait récupérer le pouvoir sans être directement élu.

Cependant, cette stratégie se heurte au 12e amendement de la Constitution américaine, qui stipule qu’une personne inéligible à la présidence ne peut pas non plus devenir vice-président. Malgré cette interdiction explicite, certains observateurs craignent que Trump et ses alliés républicains tentent de trouver des failles juridiques. Dominique Simonnet évoque la possibilité de voir une « armée d’avocats » républicains engager une bataille juridique pour contester chaque mot ou virgule des textes législatifs. Une telle manœuvre, bien que légale en apparence, risquerait de déclencher une tempête politique et judiciaire sans précédent.

Coup d’État ou manœuvres légales : jusqu’où ira Trump ?

Lorsque les options légales et constitutionnelles sont épuisées, une question troublante se pose : jusqu’où Donald Trump pourrait-il aller pour garder ou reprendre le pouvoir ? Certains analystes n’excluent pas la possibilité d’un scénario extrême, tel qu’un coup d’État. Dominique Simonnet note que Trump pourrait exploiter les conditions de « l’état d’urgence » pour contourner les contre-pouvoirs. Une telle approche, bien qu’extrême, serait dans la droite ligne de son style politique non conventionnel.

Ce scénario reste hautement spéculatif, mais il reflète les inquiétudes croissantes sur l’imprévisibilité de l’ancien président. Trump a souvent été décrit comme un leader imprévisible, mais selon Simonnet, cette étiquette est trompeuse : « Il n’a jamais bougé sur la question du pouvoir. » Avec le soutien de figures influentes comme Steve Bannon, Trump pourrait envisager des actions sans précédent. Cependant, il ferait face à une opposition massive, tant sur le plan national qu’international, rendant cette option difficilement réalisable.

Les obstacles sur la route des ambitions de Trump

Le chemin vers un éventuel troisième mandat est semé d’obstacles pour Donald Trump. En plus des barrières constitutionnelles et légales, il devra affronter une opposition farouche. Les démocrates, les institutions judiciaires et une partie de l’opinion publique américaine seraient prêts à contester chaque tentative de contourner les règles. Même au sein du Parti républicain, tous ne sont pas alignés sur ses ambitions.

De plus, l’âge de Trump pourrait également jouer un rôle. En 2028, il aurait 82 ans, une donnée qui pourrait affaiblir son attrait électoral, même auprès de sa base fidèle. Enfin, l’opposition potentielle de forces comme l’armée, la police et les gouverneurs démocrates des États pourrait rendre toute tentative extrême de Trump politiquement et logistiquement irréalisable. Ces obstacles, bien qu’importants, n’empêchent pas l’ancien président de continuer à exercer une influence significative sur le paysage politique américain.

L’avenir de Trump et l’héritage de la présidence américaine

Quelles que soient les ambitions de Donald Trump, son impact sur la politique américaine est indéniable. Il a redéfini le rôle de la présidence et transformé le Parti républicain en une organisation largement centrée sur sa personne. Son influence continuera probablement à façonner les débats politiques, même s’il n’occupe plus de fonctions officielles.

Cependant, son héritage pourrait également être marqué par des controverses et des divisions. Trump a souvent été critiqué pour avoir testé les limites du système démocratique américain. Si ses tentatives d’un troisième mandat échouent, elles resteront un exemple marquant des tensions entre ambition politique et cadre institutionnel. L’avenir de Trump dépendra en grande partie de sa capacité à mobiliser ses partisans tout en naviguant dans un système conçu pour limiter les excès de pouvoir individuel.

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