Une percée dans les discussions entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan
Après des mois d’impasse et d’extrêmes tensions, les discussions entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan, en conflit pendant plus de trente ans pour le contrôle de l’enclave du Haut-Karabakh, ont fait une percée remarquée.
Dans une déclaration commune, jeudi 7 décembre, les deux pays ont promis « des mesures concrètes » pour normaliser leurs relations, et réaffirmé leur intention de « signer un accord de paix » . Ils se sont également entendus sur la libération de trente-deux prisonniers de guerre arméniens, en échange de celle de deux soldats azerbaïdjanais.
Des réactions positives de la communauté internationale
La Russie, l’Union européenne et les Etats-Unis, qui mènent depuis des mois des négociations parallèles pour faire avancer les discussions, ont tous salué cette annonce. Moscou s’est dit prêt à « fournir une assistance pour débloquer les voies de transport, délimiter la frontière, conclure un accord de paix et établir des contacts avec la société civile».
Le président du Conseil européen, Charles Michel, s’est réjoui de cette « avancée majeure », tandis que les Etats-Unis se sont félicités de l’échange de prisonniers, qui « représente une importante mesure de confiance ».
Des répercussions régionales et internationales
La Turquie, alliée de l’Azerbaïdjan, a elle aussi fait part de sa satisfaction et a dit souhaiter la signature « le plus tôt possible » d’un accord de paix, qui sera « un des plus importants développements pour établir la paix et la stabilité durables dans le Caucase du Sud» . Ankara, qui n’a jamais reconnu le génocide arménien de 1915, tente lui aussi de normaliser ses relations avec l’Arménie.
Selon Richard Giragosian, directeur du centre de recherche Regional Studies Center, à Erevan, la déclaration commune de Bakou et Erevan, inhabituelle, représente une « réelle percée » car elle est le résultat de « négociations secrètes réussies, sans l’assistance de Washington ou Bruxelles».
Des étapes à venir vers une paix durable
L’échange de prisonniers marque lui aussi un progrès impressionnant, même s’il s’agit d’une promesse effectuée des mois plus tôt et « qui aurait dû intervenir avant » . Les deux pays sont désormais censés mettre en œuvre des « mesures de confiance supplémentaires » , selon le communiqué. Ils appellent la communauté internationale à soutenir leurs efforts, qui contribueront à « renforcer la confiance mutuelle » entre les deux Etats et auront un « impact positif » sur l’ensemble du Caucase du Sud.
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