jeudi 30 janvier 2025

Des milliers d’enseignants en colère paralysent Bruxelles !

Le 27 janvier 2025, des milliers d’enseignants francophones belges se sont rassemblés à Bruxelles pour exprimer leur mécontentement face aux projets de réforme et aux coupes budgétaires émanant du gouvernement régional. Cette manifestation a été l’occasion d’unir les voix de nombreux secteurs professionnels, mobilisés par les principaux syndicats du pays. En toile de fond, les inquiétudes concernent des mesures susceptibles de transformer en profondeur le paysage éducatif et professionnel en Wallonie-Bruxelles.

Ce mouvement social s’inscrit dans un contexte plus large de tension politique autour de l’alliance baptisée « Arizona », dirigée par Bart De Wever, figure de proue du nationalisme flamand et président de l’Alliance néoflamande (N-VA). Nommé par le roi, Philippe, comme « formateur » du gouvernement depuis le 10 juillet 2024, De Wever tente de rassembler les différentes forces politiques nécessaires à la formation d’un cabinet. La coalition dérange de nombreux enseignants, qui craignent des délais de mise en œuvre des réformes et des conséquences néfastes sur leur quotidien professionnel.

Une mobilisation inédite

Les slogans scandés par les enseignants lors de la manifestation résonnent comme des cris de désespoir face à ces réformes jugées dangereuses. Touchez pas à l’enseignement, c’est l’avenir en action, On en a marre d’en-saigner, et Arrêtez la casse, ou on se casse décrivent parfaitement l’ampleur du mécontentement. La grève de quarante-huit heures, soutenue par de nombreux élèves, a permis aux enseignants d’exprimer leur rejet non seulement du projet de réforme des retraites à l’échelle fédérale, mais également des coupes dans l’éducation stipulées par la région Wallonie-Bruxelles.

Les organisations syndicales soulignent à quel point la situation est devenue critique. Défendant l’éducation publique, ils pointent du doigt les propositions drastiques qui incluent des diminutions d’effectifs, des révisions souciées du système de l’enseignement professionnel, ainsi que la perspective d’un recul sur l'emploi à vie des enseignants. Thibaut B., professeur d’histoire à Liège, a mis en exergue le manque de reconnaissance dont souffrent les enseignants, laissant présager un climat d’anxiété au sein des établissements scolaires.

Un avenir en jeu

Les témoignages des enseignants mettent en lumière un sentiment d’abandon. Thierry Delhoux, membre du syndicat CSC à Charleroi, explique qu’il n’a jamais assisté à une telle mobilisation parmi ses confrères. Cette dynamique de protestation, certes inédite, s’inscrit également dans le contexte de revendications plus larges émanant d’autres secteurs d’activité en Belgique, illustrant les effets en chaîne de politiques jugées austères. Les enseignants, en tant que figure de proue de ce mouvement, manifestent leur inquiétude quant à une réforme qui pourrait altérer leur profession et la transmission des savoirs aux générations futures.

Les enjeux de la réforme

Les projets de réforme de la Coalition « Arizona » et les initiatives de la Fédération Wallonie-Bruxelles soulèvent des questions fondamentales sur les priorités du gouvernement. En effet, l’éducation, souvent perçue comme le pilier de la société, est menacée. Dans un monde de plus en plus compétitif, l’avenir de l’enseignement et le soutien à la profession enseignant sont d’une importance capitale. Des mesures telles que la réduction des effectifs enseignant, par exemple, pourraient compromettre la qualité de l’éducation, et par conséquent, l’avenir des jeunes générations qui bénéficieront de ce système.

Il est donc primordial que l’État prenne en compte les préoccupations des enseignants et des syndicats. Au lieu d’une approche de coupes budgétaires, un investissement accru dans le secteur éducatif pourrait s’avérer bénéfique à long terme, tant pour le corps enseignant que pour les élèves. Parce qu’en fin de compte, investir dans l’éducation, c’est investir dans l’avenir de la société tout entière.

La mobilisation des enseignants belges francophones a ouvert un dialogue sur des questions essentielles relatives à la réforme de l’éducation. Si les tensions persistent, l’engagement des syndicats et des enseignants pourrait obliger le gouvernement à reconsidérer ses choix politiques. L’avenir de l’enseignement en Wallonie-Bruxelles demeure suspendu à un équilibre délicat entre économique et pédagogie.

Mots-clés: enseignants, Bruxelles, réforme, mobilisation, syndicats, éducation, budget, Wallonie, Arizona

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