mercredi 15 janvier 2025

Cuba en émoi : des centaines de prisonniers retrouvent la liberté !

Le gouvernement cubain a amorcé mercredi 15 janvier la libération de prisonniers, suivant l’annonce faite la veille, suite à la décision des États-Unis de retirer Cuba de la liste des pays soutenant le terrorisme. Selon des proches des détenus, ce geste marque un tournant dans la situation politique de l’île. Ces libérations, qui touchent principalement des manifestants condamnés lors des importantes manifestations de juillet 2021, soulèvent des espoirs tout en reflétant les enjeux diplomatiques en cours.

La libération des prisonniers s’inscrit dans un contexte complexe. Rosabel Loreto a partagé son expérience, indiquant avoir reçu un appel des autorités pour aller récupérer sa belle-mère, Donaida Pérez Paseiro, 53 ans, qui avait été proclamée « prisonnière d’opinion » par Amnesty International. Elle a souligné le sentiment d’inutilité lié à cette libération, déclarant : « Afin que Cuba soit retirée de la liste des pays terroristes, nous avons été leur monnaie d’échange. » Ces récents événements soulignent la lutte continue pour la liberté à Cuba, dans un contexte où la pression internationale se fait sentir.

Un acte symbolique marquant

La décision de libérer 553 prisonniers, annoncée par le gouvernement cubain, s’avère significative, bien que le nombre exact et l’identité de ces détenus n’aient pas été précisés. Les informations partagées sur les réseaux sociaux par les familles ont débuté à la mi-journée, indiquant que la plupart des personnes libérées étaient liées aux manifestations de juillet 2021, les plus importantes depuis la Révolution de 1959. Ces événements ont vu des milliers de Cubains défiler pour exprimer leur mécontentement face à la situation économique et politique du pays. Ce mouvement de contestation avait été durement réprimé, avec des arrestations massives et des peines de prison lourdes. Environ 500 personnes ont été condamnées pour leur participation à ces manifestations, certaines pour des peines allant jusqu’à vingt-cinq ans.

Un processus de libération complexe

Des proches de détenus ont rapporté avoir reçu des nouvelles de libérations, notamment à La Havane. Cependant, de nombreuses familles restent dans l’incertitude, attendant désespérément des nouvelles de leurs proches. Liset Fonseca, mère d’un homme condamné à dix ans, a exprimé son angoisse : « Cette nuit a été longue. Beaucoup de nervosité, en attendant que le téléphone sonne. » Sa désillusion face à l’absence de nouvelles illustre la fragilité de la situation pour de nombreuses familles cubaines, qui demeurent soumises à l’angoisse en attendant des informations sur leurs êtres chers.

La relation Cuba-États-Unis en question

Le retrait de Cuba de la liste des États soutenant le terrorisme par le président américain Joe Biden n’est pas seulement un acte symbolique ; il a des implications concrètes pour les relations bilatérales. Ce geste vise à faciliter une éventuelle détente dans les relations entre les deux nations, mais il arrive à un moment délicat, juste avant la prise de pouvoir de Donald Trump, qui pourrait renverser cette politique. Ce changement aurait pu créer des fissures dans les avancées réalisées en matière de droits humains sur l’île. Les négociations pour la libération des prisonniers auraient été facilitées par l’intervention de l’Église catholique, illustrant l’importance des acteurs non étatiques dans ce dialogue complexe.

Une lutte persistante pour les droits humains

Malgré ces évolutions, de nombreuses personnes restent en détention en tant que « prisonniers politiques », un terme que le gouvernement cubain rejette, les qualifiant plutôt de « mercenaires ». Les ONG estiment que près d’un millier de personnes sont toujours emprisonnées en raison de leurs convictions politiques. Cette dichotomie entre annonces officielles et la réalité sur le terrain rend difficile une évaluation précise de la situation, mais souligne le besoin urgent de progrès en matière de droits humains à Cuba. Les familles, en souffrance, continuent leur combat pour la libération de leurs proches, illustrant les défis persistants d’une société en quête de justice.

Mots-clés: Cuba, libération de prisonniers, manifestations 2021, droits humains, relations Cuba-États-Unis

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