Le canal de Panama, une artère vitale pour le commerce mondial, est au cœur d’une controverse croissante entre les États-Unis et le Panama. Le 4 février 2025, une déclaration troublante du département d’État américain a semé la confusion en affirmant que les navires gouvernementaux américains pourraient traverser ce passage sans frais. Cependant, l’autorité du canal a rapidement démenti cette affirmation, déclenchant une série de réactions et d’échanges diplomatiques.
Le canal de Panama, inauguré en 1914, est essentiel pour le transit maritimes, liant l’Atlantique au Pacifique. Récemment, des déclarations contradictoires ont émergé concernant les frais de traversée pour les navires américains. Alors que le département d’État avait questionné les tarifs, les autorités panaméennes ont affirmé n’avoir procédé à aucun ajustement tarifaire. Ce flou autour des droits de péage ravive les tensions. En effet, le ministre américain des affaires étrangères, Marco Rubio, a soulevé la question des coûts jugés excessifs pour les navires de guerre américains, ouvrant ainsi la porte à de potentiels ajustements.
Une autorité maritime en question
L’autorité du canal de Panama a clairement stipulé qu’aucun changement n’avait été effectué concernant les droits de péage. “L’autorité, qui détient la prérogative de fixer ces droits, annonce qu’elle n’en a modifié aucun”
, a souligné cette entité autonome. En parallèle, le ministre des affaires étrangères américain a récemment visité le Panama pour discuter de cette problématique. Dans ce contexte, le président panaméen, José Raul Mulino, a semblé sensible aux préoccupations américaines, laissant entendre qu’une réévaluation des tarifs pourrait être envisagée à l’avenir.
Dans cette situation, il est important de noter que 40 % du trafic de conteneurs américain utilise cette voie, une proportion qui montre l’importance stratégique de cette route pour les États-Unis. Si les tarifs actuels de traversée sont revus à la baisse, cela pourrait représenter une économie significative pour les États-Unis, comme l’a souligné un communiqué du département d’État affirmant que cela « fera économiser des millions de dollars ».
Une influence chinoise préoccupante
Les autorités américaines expriment également des inquiétudes quant à l’influence grandissante de la Chine dans cette région, notamment à travers la concession accordée à une entreprise hongkongaise. Le jeune gouvernement américain, sous la présidence de Donald Trump, avait critiqué les termes de cette concession, indiquant que le Panama avait mal respecté ses promesses. “Nous avons été très maltraités par ce cadeau insensé qui n’aurait jamais dû être fait”
, avait-il déclaré. Il voyait également dans cette situation un risque de blocage du canal par la Chine en cas de conflit, faisant de cette question une priorité diplomatique.
Les avenues à explorer
En réponse à ces tensions, le gouvernement panaméen a pris des mesures significatives, annonçant qu’il ne renouvellerait pas un mémorandum d’accord avec la Chine concernant le projet des “nouvelles routes de la soie”. Ce projet, initié en 2017, avait permis au Panama de devenir un pionnier dans la région pour les initiatives d’infrastructure de Pékin. L’annonce d’une non-reconduction de ce projet témoigne de la volonté de Panama d’équilibrer ses relations internationales tout en protégeant ses intérêts.
La prochaine rencontre entre les gouvernements américains et panaméens prévue ce vendredi sera cruciale. Ces discussions devraient porter sur les tarifs du canal mais aussi sur le rôle stratégique de cette voie maritime dans le commerce international. À travers des changements potentiels, les deux nations pourraient renforcer leur coopération tout en naviguant un environnement géopolitique complexe.
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