Sur un écran monumental dans un centre commercial de Pékin, des images des exercices militaires chinois liés à Taïwan sont projetées, rappelant la tension croissante dans la région. Le 27 octobre 2024, les autorités taïwanaises ont annoncé le déploiement de près de vingt aéronefs et drones chinois dans une opération qualifiée de « patrouille conjointe de préparation au combat ». Ce nouvel acte militaire intervient alors que Taïwan a détecté dix-neuf aéronefs chinois s’approchant de son espace aérien pendant près de quatre heures, en coordination avec des navires de guerre de Pékin.
Le ministère taïwanais de la Défense a affirmé qu’il surveillait de manière proactive la situation grâce à des systèmes efficaces de renseignement, de surveillance et de reconnaissance. Des avions, des navires de guerre ainsi que des systèmes de missiles basés sur le sol ont été mobilisés en réponse à cette incursion. Ce mouvement militaire chinois s’inscrit dans un contexte de tensions exacerbées, avec une troisième patrouille de ce type recensée pour le mois d’octobre.
Le même jour, la Chine a exprimé sa réprobation face à la vente, annoncée par Washington, de systèmes de missiles américains à Taïwan. Pékin a qualifié cette décision d’« action qui nuit gravement aux relations sino-américaines » et qui « met en péril la paix » dans la zone. Le ministère chinois des Affaires étrangères a souligné que cette transaction, qui viole la souveraineté de la Chine, pourrait entraîner des réactions fermes pour protéger ses intérêts nationaux.
La transaction, d’une valeur de 1,16 milliard de dollars, en attente d’approbation par le Congrès américain, comprend notamment des systèmes antimissiles avancés tels que les Nasams. En outre, une seconde vente, d’un coût total de 828 millions de dollars, englobera des systèmes radar tirés directement des réserves de l’armée de l’air américaine. Le ministère taïwanais de la Défense a exprimé ses remerciements pour ce soutien, affirmant qu’il allait permettre à l’armée de renforcer ses capacités de défense et de contribuer à la paix et à la stabilité dans le détroit.
Bien que les États-Unis ne reconnaissent pas Taïwan comme un État à part entière et considèrent la République populaire de Chine comme le seul gouvernement légitime, ils fournissent néanmoins une aide militaire substantielle à Taipei. Pékin rejette fréquemment cette assistance, dénonçant l’ingérence américaine dans ses affaires internes.
Concernant Taïwan, la Chine continue de la voir comme une partie intégrante de son territoire, avec l’objectif de réunification, qui n’a pas eu lieu depuis la fin de la guerre civile en 1949. Malgré l’affirmation de vouloir privilégier une « réunification pacifique », Pékin n’écarte toujours pas l’option militaire, manifestant son intention par l’envoi régulier de navires de guerre et d’avions autour de l’île. En mi-octobre, un record a été enregistré avec 153 avions chinois détectés en une seule journée près de Taïwan, à l’issue d’une journée d’exercices militaires intensifiés.
Le climat de tension persiste, renforcé par les sanctions que Pékin a imposées sur des sociétés de défense américaines le mois précédent. Ces réactions témoignent d’un bras de fer diplomatique et militaire en cours, où chaque mouvement est scruté avec prudence par les deux parties.
Mots-clés: Chine, Taïwan, patrouille militaire, vente de missiles, tensions sino-américaines, sécurité régionale