L’ancien président brésilien Jair Bolsonaro se retrouve dans le viseur de la justice pour son rôle dans le saccage par des partisans d’extrême droite d’institutions nationales à Brasilia le 8 janvier. Le juge du Tribunal suprême fédéral, Alexandre de Moraes, a annoncé vendredi 13 janvier qu’il incluait l’ancien chef d’Etat dans l’enquête.
Le parquet général avait demandé de soumettre Bolsonaro à des investigations pour clarifier son rôle dans l’assaut des milliers de manifestants bolsonaristes du palais présidentiel, du Tribunal fédéral et du Congrès. Dans un communiqué, le parquet général expliquait que Bolsonaro « a effectué une incitation publique à l’exécution d’un crime » en diffusant sur les réseaux sociaux une vidéo « mettant en cause la régularité de l’élection présidentielle de 2022 ».
La police fédérale a arrêté 1 843 personnes à l’issue des émeutes. La plupart se trouvaient dans un campement, installé depuis deux mois devant un centre de commandement de l’armée, où ils réclamaient une intervention militaire pour empêcher l’accession de Luiz Inacio Lula da Silva à la présidence. Les chefs d’inculpation retenus contre les émeutiers sont « terrorisme », « association criminelle », « attaque de l’Etat démocratique », « participation à une tentative de coup d’Etat » et « incitation au crime ».
Le juge Moraes a ordonné l’ouverture d’une enquête sur la conduite du gouverneur de district fédéral de Brasilia, Ibaneis Rocha, et celle des commandants de la sécurité publique de la capitale lors des « actes terroristes ». Des enquêtes sont également en cours contre Fernando de Sousa Oliveira, Fabio Augusto et Anderson Torres, secrétaire de la sécurité à Brasilia et ancien ministre de la justice de Jair Bolsonaro.
Mardi, M. Moraes a émis un mandat d’arrêt contre MM. Augusto et Torres pour « omission et collusion ». Ces révélations compromettantes surviennent après la découverte chez M. Torres d’un projet de décret qui aurait pu permettre l’annulation de l’élection de Lula à la présidence.
Les développements récents soulignent l’implication croissante de Jair Bolsonaro dans la crise politique qui secoue le Brésil. Les autorités judiciaires cherchent à établir la vérité sur les événements de Brasilia et à déterminer le rôle de l’ancien président dans ces violences.
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