À Dacca, la situation politique s’est intensifiée avec les arrestations massives orchestrées par les autorités bangladaises. Le 10 février, la police a mis en œuvre une vaste opération, nommée « Chasse aux démons », mobilisant des forces pour tenter de maîtriser les gangs présumés liés à l’ancienne première ministre, Sheikh Hasina. Ce contexte délicat soulève des interrogations sur les méthodes employées par le gouvernement intérimaire dirigé par Muhammad Yunus, alors que le pays est plongé dans une vague de violence et d’instabilité.
Depuis le début de l’année 2025, le Bangladesh fait face à une crise politique majeure. Après la fuite de l’ex-première ministre Sheikh Hasina, des manifestations ont éclaté dans tout le pays. La colère populaire a culminé lorsque les manifestants ont saccagé des bâtiments appartenant à sa famille, dont la maison transformée en musée dédiée à son père, Sheikh Mujibur Rahman, premier président du Bangladesh. Les tensions entre les partisans de Sheikh Hasina et ses opposants se sont intensifiées, notamment lorsque cette dernière a annoncé une prise de parole sur les réseaux sociaux depuis l’Inde, où elle a trouvé refuge.
Une opération de repression sans précédent
Le gouvernement intérimaire a déclaré avoir arrêté plus de 1 300 personnes dans le cadre de son initiative. Jahangir Alam Chowdhury, le ministre de l’Intérieur, a promis de **poursuivre cette opération** « jusqu’à ce que les démons soient déracinés ». La rapidité avec laquelle ces arrestations ont été effectuées témoigne de l’urgence ressentie par le gouvernement pour restaurer l’ordre public, suite à des rapports faisant état de violences commises par des groupes criminels supposés, liés à l’ancien régime.
Les manifestations violentes, qui avaient éclaté après l’annonce de la prise de parole de Sheikh Hasina, ont conduit à des affrontements entre ses partisans et des opposants. Les troubles, marqués par des destructions de biens publics et privés, montrent l’ampleur de la fracture sociale actuelle. Selon la police, l’opération a été déclenchée après une agression contre un groupe d’étudiants, faisant craindre que la sécurité des citoyens ne soit inéluctablement affectée par l’intensification des conflits.
Les reactions face à la violence
Face à ce climat de crainte, le Prix Nobel de la paix, Muhammad Yunus, a appelé au calme, tandis que son représentant, Shafiqul Alam, annonçait la mise en place d’un « centre de commandement » pour coordonner les efforts de maintien de l’ordre. Toutefois, cette initiative a reçu des critiques de plusieurs avocats, dont Snehadri Chakravarti. Leurs craintes portent sur le fait que des personnes innocentes pourraient être arrêtées sans que les véritables problèmes soient résolus. « Pour moi, c’est de la poudre aux yeux, »
a-t-il affirmé, soulignant l’ambiguïté de l’opération gouvernementale.
Un avenir incertain pour le Bangladesh
Les événements récents mettent en lumière le profond malaise qui règne au Bangladesh. Les tensions politiques exacerbées par les affrontements entre partisans et opposants de Sheikh Hasina sont le reflet d’une société en proie à des luttes de pouvoir sans précédent. Alors que le gouvernement actuel cherche à établir son autorité en ayant recours à des mesures sévères, la question de la sécurité et des droits humains se pose avec acuité.
Les perspectives d’une sortie de crise semblent obscures à l’heure actuelle. La population exprime une volonté claire de changement face à une situation jugée insupportable. Tandis que les arrestations continuent, la pression sur le gouvernement intérimaire s’intensifie. C’est dans un climat chargé de tension et d’incertitude que le Bangladesh s’avance vers l’avenir.
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