Les tensions au Soudan continuent d’augmenter alors que l’armée soudanaise annonce des avancées significatives dans sa lutte contre les Forces de soutien rapide (FSR). Le général Abdel Fattah Al-Bourhane a récemment annoncé que le contrôle de Kafouri, un quartier stratégique de Khartoum-Nord, a été récupéré, promettant aussi la formation d’un gouvernement de transition. La situation humanitaire dans le pays reste préoccupante, avec des victimes en nombre élevé depuis le début du conflit en avril 2023.
La situation au Soudan a pris un tournant samedi 8 février, lorsque l’armée a annoncé avoir repris le contrôle d’un secteur crucial de la capitale à ses adversaires, les FSR. Cette progression stratégique, dirigée par le général Abdel Fattah Al-Bourhane, s’est accompagnée d’une promesse de formation d’un gouvernement de transition. Le quartier de Kafouri, qui était tombé aux mains des FSR dès le commencement du conflit, constitue un élément central dans la lutte pour dominer Khartoum. En effet, il abrite des personnalités clés et est considéré comme l’un des quartiers les plus riches de la capitale.
Une lutte acharnée pour le contrôle de Khartoum
Kafouri a été au cœur des affrontements, en particulier depuis avril 2023, lorsqu’un conflit intensifié a entraîné la perte tragique de dizaines de milliers de vies et contraint 12 millions de personnes à fuir. Le porte-parole de l’armée, Nabil Abdullah, a déclaré que l’opération avait permis de « nettoyer » Kafouri et d’autres secteurs, chassant les « restes des milices terroristes Daglo », en référence à Mohammed Hamdan Daglo, leader des FSR. Cette prise de contrôle rapproche l’armée d’une éventuelle domination totale sur Bahri, une zone densément peuplée.
Azahir Suleiman, habitant de Kafouri, a exprimé de l’espoir suite à cette victoire : « Nous attendons le retour des services, le retour de nos voisins et la fin de cette guerre pour que notre pays retrouve sa stabilité ». Ce sentiment de rétablissement se heurte néanmoins à de nombreuses incertitudes liées à la reprise du pouvoir par l’armée et aux conséquences potentielles sur le terrain humanitaire.
Annonces politiques et humanitaires
Le général Al-Bourhane a également évoqué la formation d’un gouvernement de transition, qui sera composé d’« experts » chargés d’assister dans les tâches militaires et de « nettoyer tout le Soudan » des paramilitaires. Cette initiative vise à établir les fondations d’un processus politique élargi en prévision d’élections futures. De plus, l’élaboration d’un document constitutionnel et la nomination d’un premier ministre sont au programme. Cependant, il a assuré que l’armée « n’interférera pas dans ses tâches ou responsabilités », une promesse qui reste à vérifier.
Mais dans ce contexte, Amnesty International a mis en lumière des inquiétudes graves concernant d’éventuelles représailles dans les zones récemment libérées. Des rapports parlent de « listes d’hommes politiques, magistrats, défenseurs des droits humains, travailleurs médicaux et humanitaires » qui seraient visés par les militaires. Des tensions croissantes se maintiennent donc entre les parties en conflit et les questionnements liés aux droits humains s’intensifient.
Des violences persistantes et une situation humanitaire alarmante
Les violences continuent d’agiter les régions sous tension, avec une attention particulière portée sur les agissements des FSR. Samedi, dans le quartier de South Belt, deux secouristes bénévoles ont été arrêtés à l’hôpital Bashair, désormais l’un des derniers établissements partiellement fonctionnels de la région. De plus, les agences des droits de l’homme rapportent un nombre alarmant d’exécutions extrajudiciaires et de violences ethniques, avec des accusations formelles de génocide portées contre les FSR par les États-Unis.
En dépit de leur emprise sur de larges pans du Darfour, l’armée soudanaise continue de concentrer ses efforts au nord et à l’est, bien qu’elle accorde peu de considération aux conséquences humanitaires de ses opérations. Les frappes aériennes récentes dans des zones comme Zalingei et Nyala ont été responsables de pertes humaines significatives, alors que la crise humanitaire se répand et que l’accès à l’aide devient chaque jour plus difficile.
Cette situation complexe et tragique souligne l’urgence d’actions internationales pour apporter soutien et rétablir la paix. Les prochains mois seront cruciaux pour déterminer l’issue de ce conflit dévastateur et l’avenir du Soudan.
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