Des experts indépendants de l’ONU ont sollicité, jeudi, la libération immédiate de trois activistes pro-démocratie, détenus sans raison depuis deux semaines, avant un sommet régional prévu samedi dans la métropole du Zimbabwe, Harare.
Selon un communiqué émis par deux rapporteurs spéciaux et les membres du Groupe de travail sur les disparitions forcées, Namatai Kwekweza, Robson Chere et Samuel Gwenzi, respectivement défenderesse des droits de l’homme, syndicaliste enseignant et ancien conseiller municipal de l’opposition à Harare, doivent être libérés de toute accusation. Un tribunal examinera leur cas vendredi 16 août, veille du sommet des chefs d’État de la Communauté de développement d’Afrique australe (SADC).
Les trois militants ont été inculpés au début du mois après avoir été appréhendés et expulsés de force d’un avion pour avoir exprimé leur soutien au leader de l’opposition emprisonné Jameson Timba. Des témoignages recueillis par les experts de l’ONU suggèrent qu’ils auraient été victimes de tortures et de mauvais traitements, dont la simulation de noyade, durant leur détention secrète de huit heures dans une zone de haute sécurité de l’aéroport.
Les accusations portées contre eux pour « trouble à l’ordre public » font suite à leur participation à une manifestation en juillet en soutien à Jameson Timba, alors que celui-ci était jugé pour une prétendue « réunion illégale » organisée en juin à son domicile. Selon les experts, ces charges infondées visent à réprimer les défenseurs des droits humains et les voix de l’opposition réclamant un plus grand degré de démocratie.
Alors que le Zimbabwe accueille le sommet de la SADC, les experts soulignent l’ironie de maintenir en détention ces défenseurs des droits humains qui travaillent à renforcer des institutions démocratiques. Ils dénoncent des pratiques contraires au droit international des droits de l’homme qui non seulement violent les droits fondamentaux mais bafouent les garanties consacrées dans la Constitution zimbabwéenne.
En prévision de cet événement régional, les autorités ont multiplié les arrestations ces dernières semaines, d’après les informations recueillies par l’ONG Human Rights Watch.