La Russie vient de conclure des accords avec le Mali et le Burkina Faso, visant à développer le secteur nucléaire civil dans ces pays. Ces accords ont été finalisés lors de la Semaine russe de l’énergie qui s’est déroulée à Moscou. Le gouvernement burkinabè a ainsi signé un mémorandum d’entente pour la construction d’une centrale nucléaire, dans le but de répondre aux besoins énergétiques de sa population. Pour rappel, seuls 22,5 % des Burkinabè ont actuellement accès à l’électricité.
L’agence russe de l’énergie atomique, Rosatom, a également annoncé avoir signé un accord de coopération avec le Mali voisin pour développer le nucléaire civil. Cet accord porte principalement sur le développement de l’infrastructure nucléaire malienne, la formation du personnel, les installations de recherche nucléaire et de l’énergie nucléaire, ainsi que sur la sensibilisation du public à cette forme d’énergie.
Il est important de noter que l’Afrique compte actuellement une seule centrale nucléaire, située en Afrique du Sud, près du Cap. La chercheuse sud-africaine spécialisée en structure nucléaire, Iyabo Usman, souligne que le Burkina Faso ne dispose pas de suffisamment de personnel qualifié pour faire fonctionner cette future centrale nucléaire et devra donc faire appel à du personnel étranger. Elle met également en évidence la compétition entre la Chine et la Russie pour investir dans les centrales nucléaires en Afrique.
Il est intéressant de noter que depuis l’arrivée au pouvoir du capitaine Ibrahim Traoré, le Burkina Faso s’éloigne de la France, son partenaire historique et ancienne puissance coloniale. Le pays a notamment obtenu le départ des soldats français présents sur son sol en février dernier. Quant au Mali, les relations avec la France, ancienne puissance coloniale, se sont fortement détériorées depuis l’arrivée au pouvoir de la junte en août 2020. Les forces françaises ont été poussées vers la sortie en 2022 et le pays se tourne désormais vers la Russie sur le plan politique et militaire, cherchant à renforcer ses liens diplomatiques et sécuritaires.
En conclusion, la Russie renforce ses liens avec l’Afrique en développant le secteur nucléaire civil dans des pays comme le Mali et le Burkina Faso. Ces accords permettront à ces pays de couvrir leurs besoins énergétiques et de développer leur infrastructure nucléaire, bien que des défis significatifs demeurent en termes de personnel qualifié. Ces développements diplomatiques et sécuritaires témoignent également d’un changement dans les relations entre les pays africains et leurs anciennes puissances coloniales.
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