jeudi 30 janvier 2025

Rétrocession historique : la fin d’une ère pour la France au Tchad!

La France marque un tournant majeur dans son histoire militaire en Afrique en clôturant sa présence au Tchad. Cette décision est symbolisée par la rétrocession de sa dernière base, la Sergent-Adji-Kossei, à l’armée tchadienne, un acte consigné lors d’une cérémonie militante le 30 janvier 2025. Cette mesure représente non seulement la fin d’une époque pour les relations militaires franco-tchadiennes, mais aussi le reflet d’une dynamique régionale plus large où d’autres anciennes colonies françaises cherchent à redéfinir leurs partenariats.

Dans un contexte où les relations militaires entre la France et le Tchad ont pris un tournant, la rétrocession de la base Sergent-Adji-Kossei à N’Djamena est un événement significatif. Cette cessation de l’engagement français, annoncée le 30 janvier 2025, fait suite à une série de décisions politiques contre une coopération jugée désuète et inadaptée. La fin officielle de la mission française au Tchad entraîne une redéfinition des alliances sur le continent africain, incitant ces nations à explorer de nouvelles alternatives de sécurité.

Un départ historique de l’armée française au Tchad

La France a officiellement mis fin à sa présence militaire au Tchad, livrant sa dernière base à l’armée locale. Le porte-parole de l’état-major français, le colonel Guillaume Vernet, a déclaré : Le camp de Kossei a été rétrocédé aujourd’hui à l’armée tchadienne. Ce transfert symbolique vient compléter un processus débuté quelques mois plus tôt, lorsque le Tchad a déjà résilié plusieurs accords de coopération militaire avec la France, considérés comme « obsolètes » par les nouvelles autorités. Ces manœuvres révèlent une volonté de réajustement des priorités nationales et un désir de se libérer de l’influence française.

Le Tchad a été un bastion pour l’armée française, consolidant sa position dans la région du Sahel suite à l’opération antijihadiste « Barkhane », mais les temps changent. À sa peak, cette opération a mobilisé plus de 5 000 soldats français. Avec le départ des forces françaises, l’armée tchadienne doit désormais prendre en charge seule la sécurité et la défense nationale dans un contexte régional complexe.

Impact de la décision tchadienne

Cette décision marquante, qui intervient après l’annonce de rupture des accords militaires par le président Mahamat Idriss Déby, ne peut être dissociée de l’évolution socio-politique du Sahel. Par le passé, le Tchad faisait partie des nations alliées de la France dans la lutte contre le terrorisme dans cette partie de l’Afrique, mais le paysage géopolitique a changé. D’autres États, tels que le Niger et le Mali, ont également pris des mesures similaires, chose qui souligne une tendance vers la réévaluation des relations avec Paris.

En continuant sur cette voie, le Tchad prend le risque de voir des mouvements de puissance émerger, notamment en se rapprochant de nations comme la Russie, qui s’affirment comme des alternatives potentielles aux soutiens occidentaux traditionnels. Cette dynamique qui voit d’anciennes colonies françaises se distancier des liens historiques pourrait bien redéfinir les équilibres géostratégiques sur le continent.

Les conséquences d’un retrait militaire

Le retrait militaire n’est pas qu’une simple question de logistique, mais il touche également la perception et la crédibilité de la France en tant qu’acteur fiable sur le continent africain. Le départ des forces françaises, qui pourrait se diffuser à d’autres pays comme le Sénégal d’ici la fin de 2025, entraîne des reconfigurations d’affiliations stratégiques. Le Mali et le Burkina Faso, par exemple, ont déjà fait le choix de s’orienter vers de nouveaux partenariats, renforçant ainsi le mouvement vers l’autonomie militaire vis-à-vis des anciennes puissances coloniales.

La France, en réponse à cette évolution, cherche à restructurer sa présence militaire à travers d’autres bases, comme celle de Djibouti, considérée comme un « point de projection » pour ses missions à venir. À cet égard, le paysage militaire français en Afrique de l’Ouest et centrale fait face à un défi de taille, désormais axé sur une collaboration renouvelée mais prudente.

À l’ombre de la transition

Alors que la France ajuste sa stratégie militaire en Afrique, la question demeure : quels seront les répercussions de ce retrait pour les nations africaines? Les États concernés devront trouver de nouveaux moyens de garantir leur sécurité en l’absence d’un soutien français direct et en tenant compte des nouveaux rapports de force qui se dessinent. Cela pourrait entraîner des tensions internes et des révisions des politiques étrangères, pouvant impacter la stabilité régionale.

A l’aube de cette nouvelle ère, l’avenir des relations entre la France et ses anciennes colonies, tout comme la sécurité en Afrique, demeure incertain et plein de défis. Il est essentiel de suivre l’évolution de cette situation pour comprendre les conséquences de ce changement historique.

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