vendredi 22 novembre 2024
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Participation électorale en Algérie : un scandale gigantesque !

Un récent scrutin présidentiel en Algérie a soulevé des interrogations profondes sur la légitimité du processus électoral. Le 7 septembre 2024, Abdelmadjid Tebboune a été réélu, mais c’est le taux de participation qui a capté l’attention des observateurs, révélant une fracture grandissante entre le pouvoir et les citoyens. En effet, les chiffres annoncés par les autorités sont très éloignés les uns des autres, alimentant la controverse et la défiance envers les institutions. Cette situation soulève des questions sur le futur de la politique algérienne et sur la capacité du régime à répondre aux aspirations de la population.

La participation électorale a toujours été un indicateur cruciale de l’engagement civique en Algérie. Cependant, lors de cette élection présidentielle, le constat est amer. Le président de la Cour constitutionnelle, Omar Belhadj, a annoncé que le taux de participation avait atteint 46,1 %, alors que l’Autorité nationale indépendante des élections (ANIE) avait déclaré un chiffre bien plus bas, entre 23 et 25 %. Cette divergence, quasi incroyable, a conduit à des centaines de commentaires sarcastiques sur les réseaux sociaux, illustrant ainsi la méfiance croissante envers les chiffres officiels.

Des résultats contestés

Le décalage entre les chiffres fournis par les deux institutions est frappant : le nombre de votants serait doublé, passant ainsi de 5,6 millions à plus de 11,2 millions selon la Cour. Ce phénomène a eu un impact direct sur le score d’Abdelmadjid Tebboune, qui est passé d’un impressionnant 94,1 % à un score considérablement plus faible de 84,3 %. Ce ressenti est renforcé par le fait que des candidats comme Abdelaali Hassani Cherif du mouvement islamiste et Youcef Aouchiche du Front des forces socialistes, ont vu leurs résultats grimper au-dessus de 5 %, leur permettant ainsi de rembourser leurs frais de campagne.

Y a-t-il un commentaire possible après ces chiffres ?, s’interrogeait Soufiane Djilali, créant un écho sur l’état de l’opinion publique face à cette situation qui sonne creux pour beaucoup. Abderrezak Makri, ancien président du Mouvement de la société de la paix, a ajouté sur Facebook qu’l’écart des taux de participation annoncés par deux institutions ne peut être aussi grand. Pour lui et pour d’autres, cela souligne l’érosion de la confiance envers les institutions.

Un climat de méfiance et d’incertitude

Il semble donc qu’aucun des participants au scrutin, y compris Tebboune et ses prétendus rivaux, ne sortent renforcés d’une élection qui a davantage contribué à affaiblir la crédibilité des organes étatiques qu’à renforcer leur légitimité. Cette situation a suscité des remarques acerbes, tel cet internaute qui a moqué la « capacité » des autorités à gérer même la fraude. Mohamed Charfi, président de l’ANIE, reçoit ainsi des échos positifs, après avoir été critiqué, car il a, bien malgré lui, donné une image plus fidèle du désengagement populaire.

Les implications pour l’avenir politique

La distance croissante entre le peuple algérien et le régime au pouvoir a incité des voix issues du système même à s’élever. Abdelaziz Rahabi, ancien ministre, évoque la nécessité de prendre en compte la contestation populaire, soulignant que le « Hirak silencieux a finalement pris la parole ». Sur les réseaux sociaux, il met en garde contre une phase d’ingouvernabilité, conséquence de l’incapacité du régime à satisfaire les demandes fondamentales du mouvement populaire.

Soufiane Djilali avertit quant à lui : « le pays est en proie à une crise politique inévitable si les racines du mal-être national ne sont pas traitées. Il n’y a pas d’autre option que de construire une vie politique saine ou bien de proclamer ouvertement une dictature. » Certains militants du FFS, en désaccord avec la décision de leur direction de participer aux élections, expriment leur désarroi face à ce qu’ils considèrent comme des combines éhontées qui trahissent leurs valeurs.

Face à cette abstention historique, des interrogations demeurent : le régime entendra-t-il les appels à une véritable ouverture politique et libérera-t-il les détenus d’opinion ? Les citoyens algériens demeurent sceptiques, redoutant que cela ne mène à une crispation accentuée plutôt qu’à un apaisement politique.

Mots-clés: Algérie, élections présidentielles 2024, participation électorale, Abdelmadjid Tebboune, méfiance populaire, Hirak.

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