Muhoozi Kainerugaba, le fils du président ougandais Yoweri Museveni, a annoncé le 21 septembre qu’il ne se présentera pas aux prochaines élections présidentielles de 2026, contrairement à ses précédentes déclarations. Il a choisi de soutenir son père, au pouvoir depuis 1986. Cette annonce intervient alors que Yoweri Museveni, âgé de 80 ans, n’a pas encore officialisé sa candidature pour un septième mandat. Kainerugaba, considéré comme le successeur présumé, a également soulevé des inquiétudes concernant l’avenir politique de l’Ouganda.
Le contexte ougandais est tendu, car les proches du président ont souvent occupé des postes stratégiques. La déclaration de Muhoozi Kainerugaba, qui dirige également l’armée, pourrait indiquer une continuité du pouvoir dynastique dans le pays. En déclarant qu’aucun civil ne prendra les rênes de l’Ouganda dans un avenir proche et que seul un militaire ou un policier pourrait hériter du pouvoir, il renforce l’idée d’un héritage militaire au sein de l’État ougandais. Cela soulève des questions quant à la démocratie et à la opposition politique dans le pays.
Un soutien inattendu pour 2026
Les déclarations faites par Muhoozi Kainerugaba semblent aller dans le sens d’une volonté d’assurer la stabilité de l’Ouganda sous la direction de son père. « Je ne serai pas sur le bulletin de vote en 2026. Dieu Tout-Puissant m’a dit de me concentrer d’abord sur Son Armée, »
a-t-il écrit sur le réseau social X. Son soutien inconditionnel à Yoweri Museveni pourrait également être perçu comme une tentative d’apaiser les tensions qui règnent dans le pays, où de nombreux citoyens s’interrogent sur le devenir de leur démocratie.
L’ascension de Kainerugaba au sein de l’armée a été fulgurante, lui qui a suivi des formations militaires à l’étranger, y compris à l’Académie royale britannique de Sandhurst. Il a été promu général de division en 2016 et est devenu chef des armées en mars 2023. Sa carrière impressionnante a renforcé sa position en tant que successeur désigné à son père, mais son changement de cap surprenant laisse des interrogations sur ses ambitions politiques et sa vision du gouvernement ougandais.
Les tensions politiques en Ouganda
Les tensions politiques en Ouganda ont été exacerbées par des élections controversées. En 2021, Yoweri Museveni a remporté son sixième mandat, mais des allégations de fraudes électorales et des violences ciblant l’opposition ont terni cette victoire. Le principal rival de Museveni, Bobi Wine, a accusé le gouvernement de mener une « mascarade » pour le maintenir au pouvoir. Cette situation a engendré des manifestations qui ont conduit à la mort d’au moins cinquante-quatre manifestants.
Le climat répressif qui caractérise le pays met en lumière les défis auxquels fait face le processus démocratique ougandais. Les arrestations de l’opposition et les harcèlements sont fréquents, ce qui soulève des préoccupations à l’égard des droits de l’homme. En se déclarant solitaire dans une transition militaire, Kainerugaba semble confirmer que l’armée et la police continueront d’avoir un rôle prépondérant dans la politique du pays.
Quelles perspectives pour l’Ouganda ?
À l’aube des élections de 2026, la situation politique ougandaise reste incertaine. Les déclarations récentes de Muhoozi Kainerugaba et le silence de son père sur sa candidature future provoquent un flou quant à l’avenir du pays. Le soutien au président Museveni pourrait permettre de maintenir l’ordre actuel, mais pourrait également susciter des frustrations croissantes parmi une population de plus en plus désireuse de changement.
La relative loyauté de Kainerugaba envers son père, ainsi que ses commentaires sur la direction militaire de l’avenir, soulignent les défis politiques à venir. Les Ougandais continueront-ils à tolérer un régime militaire ou appeleront-ils à des réformes significatives ? Les mois à venir s’annoncent déterminants pour le pays alors que les élections approchent à grands pas.
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