La tension a atteint son paroxysme à Maputo, Mozambique, le 7 novembre 2024, lorsque des milliers de manifestants se sont mobilisés pour dénoncer les résultats contestés des élections générales. À l’initiative de l’opposant principal, Venancio Mondlane, cette manifestation s’inscrit dans un contexte de contestation croissante contre le parti au pouvoir, le Frelimo. Les événements, marqués par des clashes avec les forces de l’ordre, montrent un désir ardent de changement parmi la population.
Dans la capitale mozambicaine, des banderoles aux couleurs de l’opposition pullulaient alors que des policiers antiémeutes répondaient à la foule par des tirs de gaz lacrymogène. Venancio Mondlane a évoqué une « atmosphère révolutionnaire », indiquant que la nation pourrait vivre une transition politique sans précédent. Ce climat de révolte est intensifié par des allégations de fraudes électorales durant le scrutin du 9 octobre, où Mondlane aurait obtenu seulement 20 % des voix selon les résultats officiels, largement critiqués par des observateurs internationaux.
Des manifestations historiques à Maputo
La journée du 7 novembre a été qualifiée par Mondlane de « jour de libération du Mozambique », rassemblant des cortèges de manifestants prêts à se rassembler vers le palais présidentiel. Bien que Mondlane ait affirmé que l’objectif n’était pas de renverser par la force le régime en place, il a insisté sur la nécessité de poursuivre la lutte jusqu’à ce que justice soit faite. La situation est d’autant plus inquiétante après que le ministre de la défense a évoqué la possibilité d’utiliser l’armée pour disperser les manifestants, craignant une tentative d’insurrection.
Les violences postélectorales, qui ont déjà causé la mort d’au moins 20 personnes selon l’ONU, soulignent la gravité de la situation. Dans une déclaration percutante, Mondlane a décrit ces pertes de vie comme des « meurtres », accusant le Frelimo de maintenir son autorité par la violence et la coercition. La mobilisation des jeunes électeurs et la présence de slogans tels que « Povo no poder » (le peuple au pouvoir) témoignent d’une volonté de changement radical au cœur du pays.
L’importance du soutien international et local
Venancio Mondlane, bien que présent par l’intermédiaire de videoconférences, a choisi de ne pas se rendre à Maputo en raison de préoccupations concernant sa sécurité personnelle. Ce choix souligne les risques auxquels sont confrontés les leaders d’opposition dans ce contexte de répression croissante. En effet, un nombre croissant d’activistes et de journalistes craignent des représailles en raison de leur engagement contre le régime. Les appels à l’annulation des élections par des figures juridiques mozambicaines renforcent l’idéal d’une élection juste et démocratique, élément fondamental pour la stabilité future du pays.
La condamnation des élections
Les critiques concernant les élections du 9 octobre ont été amplifiées par des rapports de l’ONG Public Integrity Center, qui les qualifie des plus frauduleuses depuis 1999. Des irrégularités significatives ont été signalées avant et pendant le vote, allant jusqu’à des « altérations injustifiées de résultats ». Ceci exacerbe la méfiance citoyenne envers le processus électoral et le Frelimo, qui détient le pouvoir depuis 50 ans.
La convergence de ces manifestations et le sentiment de révolte national semblent signaler une période de transition potentielle dans un Mozambique fatigué par les abus de pouvoir. L’engagement continu de la population tout en évitant la violence sera crucial pour établir un avenir démocratique et stable.
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