vendredi 22 novembre 2024
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Mali: sévère répression des bars à chicha

Cette semaine, les autorités maliennes ont commencé à faire respecter l’interdiction de la chicha en procédant à des dizaines d’interpellations et à la saisie de nombreuses pipes à eau. L’Office Central des Stupéfiants (OCS) a ainsi rapporté sur Facebook « une cinquantaine d’individus en taule et un important lot de matériels saisis ». Une opération menée mardi 14 février au soir a permis d’appréhender un certain nombre de jeunes hommes et femmes et de les embarquer à l’arrière de pick-up. Des photos de l’opération montrent un tas de narguilés en vrac.

Cette interdiction des chicha-clubs a été annoncée par les autorités, dominées par les militaires qui ont pris le pouvoir par la force en 2020, en août 2022. Les autorités avaient donné six mois aux bars pour fermer et l’interdiction entrait véritablement en vigueur ce mercredi. Selon un décret signé par six ministères, les consommateurs encouraient d’un à dix jours de prison et une amende de 300 à 10 000 francs.

Cette mesure a divisé les Maliens entre défenseurs de la santé publique et amateurs de distraction. Le Mali est un pays très majoritairement musulman et les interprétations de l’islam ne sont généralement pas favorables à la chicha ou à la cigarette. Mais c’est aussi un pays laïc, qui tolère l’alcool par exemple, même si la consommation en est limitée à certains lieux publics et que la majorité des débits et restaurants n’en servent pas.

Un groupe de travail de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) mettait en garde en 2017 contre la dangerosité du narguilé, d’une à dix fois plus nocif que la cigarette et qui ne fait pas l’objet des mêmes campagnes de sensibilisation que le tabac. Les bars où de jeunes hommes se délassaient en tirant sur la pipe à eau ont fleuri ces dernières années à Bamako, capitale relativement préservée de la violence multiforme et de la propagation djihadiste qui affligent le Mali depuis plus de dix ans.

Cette interdiction des chicha-clubs est une décision qui fait couler beaucoup d’encre au Mali. Elle a suscité des réactions mitigées entre ceux qui estiment qu’il s’agit d’une mesure nécessaire pour la santé publique et ceux qui déplorent une atteinte à la liberté individuelle. Malgré ces divergences, les autorités maliennes ont fait respecter leur décision et ont procédé à des interpellations et à la saisie de nombreuses pipes à eau.

Mots-Clés: Mali, Chicha, Bamako, Office Central des Stupéfiants, Narguilé, Organisation Mondiale de la Santé, Liberté Individuelle.

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