Les souffrances infligées par la guerre au Soudan, notamment dans la région du Darfour, ressurgissent avec force, rappelant les horreurs des conflits passés. Karim Khan, procureur de la Cour pénale internationale (CPI), a récemment souligné cette situation alarmante, mettant en lumière la répétition de crimes internationaux qui touchent une nouvelle génération de Soudanais. Des demandes de mandats d’arrêt sont en préparation, alors que la population est confrontée à des atrocités de plus en plus préoccupantes.
Le procureur de la CPI, Karim Khan, a exposé les faits lors d’une réunion du Conseil de sécurité des Nations unies, se tenant à New York le 27 janvier 2025. En mettant en exergue la résurgence d’une violence insoutenable au Darfour, il a commenté : « Une nouvelle génération subit les conséquences d’un véritable enfer. » Son rapport insiste sur le fait que, actuellement, des crimes de portée internationale sont indéniablement en cours dans cette région en crise. Khan a souligné que son évaluation repose sur des informations vérifiées, non sur des rumeurs ou des spéculations. Il a précisé : « Mon bureau prend les mesures nécessaires pour déposer des demandes de mandats d’arrêt en lien avec les crimes que nous estimons être perpétrés au Darfour-Ouest. »
Depuis le début de la guerre en avril 2023, la situation au Soudan a empiré, plongeant la population dans une souffrance accrue. Le procureur a évoqué des défis terrifiants tels que la famine, les attaques ciblant les enfants, et des violences sexuelles à l’encontre des femmes et des filles. Ces souffrances tragiques font écho à celles qui avaient conduit à la saisine de la Cour par le Conseil de sécurité précédemment, vingt ans plus tôt. Karim Khan a ainsi déploré que les mêmes modèles criminels et les mêmes groupes ciblés continuent de sévir, affectant profondément une nouvelle génération de Soudanais. Cette continuité entre le passé tragique et le présent constitue un lien « tragique et évitable » selon le procureur.
En 2005, le Conseil de sécurité de l’ONU avait saisi la CPI pour enquêter sur les événements ayant engendré la mort de près de 300 000 personnes au début des années 2000. Récemment, en 2023, une nouvelle enquête a été ouverte en réponse aux crimes de guerre dans cette région, marquée par un conflit opposant l’armée soudanaise aux paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR). Khan a mis en garde : « Vingt ans plus tard, en l’absence d’exécution des mandats d’arrêt délivrés par le juge, nous constatons une menace croissante de déstabilisation au Darfour, entraînant encore plus de malheurs pour cette population. »
De nombreux suspects, tels qu’Omar Al-Bachir, ancien président déchu, n’ont toujours pas été appréhendés ni présentés à la Cour.
Dans l’actualité, le procureur a également révélé que son bureau pense connaître le lieu de résidence d’Ahmed Haroun, un ancien ministre recherché depuis 2007 pour crimes contre l’humanité et crimes de guerre. Il a fait savoir que les autorités soudanaises ont été informées de cette découverte, témoignant d’un espoir d’avancée tant attendu dans la justice. Cela pourrait représenter un tournant significatif dans la lutte contre l’impunité au Soudan.
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