La junte au pouvoir au Burkina Faso a décidé de suspendre « sine die » la diffusion de France 24 sur son territoire, à la suite d’une interview sur la chaîne d’informations du chef d’Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI) début mars. Pour la junte, France 24 ne fait pas seulement office d’agence de communication pour les terroristes, elle offre également un espace de légitimation des actions terroristes et des discours de haine véhiculés pour assouvir les visées maléfiques de cette organisation sur le Burkina Faso.
En effet, le gouvernement estime que la diffusion de l’interview du chef d’AQMI sur France 24 offre une légitimation des actions terroristes qui menacent la sécurité du pays. C’est pourquoi, « Le gouvernement a donc décidé en toute responsabilité, et au nom de l’intérêt supérieur de la Nation, de la suspension sine die de la diffusion des programmes de France 24 sur l’ensemble du territoire national ».
Cette décision intervient quelques mois après que le gouvernement ait suspendu la diffusion de Radio France Internationale (RFI), du même groupe que France 24, en décembre dernier. Les autorités avaient alors accusé RFI de relayer « un message d’intimidation » attribué à un « chef terroriste ». France 24 et RFI sont également suspendues au Mali, également gouverné par une junte militaire, depuis un an.
Depuis 2015, le Burkina Faso est pris dans une spirale de violences perpétrées par des groupes djihadistes liés à l’Etat islamique et à Al-Qaida, qui ont fait en tout 10 000 morts – civils et militaires – selon des ONG, et quelque 2 millions de déplacés. Le gouvernement, actuellement dirigé par le capitaine Ibrahim Traoré, arrivé au pouvoir par un putsch il y a six mois, a promis de rester intransigeant dans la lutte contre les djihadistes.
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