vendredi 22 novembre 2024
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La lutte contre le paludisme gestationnel : une urgence vitale pour protéger les mères et leurs bébés en Afrique

Paludisme gestationnel : protéger les mères et leur bébé à naître

Le paludisme, maladie parasitaire transmise par les moustiques, est une véritable urgence de santé publique en Afrique subsaharienne, où 95 % de la charge palustre mondiale est portée. Les femmes enceintes, après les enfants, sont les plus vulnérables à cette infection. La grossesse affaiblit leur système immunitaire et rend leur organisme plus sensible au Plasmodium falciparum, parasite du paludisme.

Le paludisme gestationnel peut entraîner des complications graves pour la mère, telles que des anémies sévères pouvant être mortelles, des fausses couches, des décès in utero, entre autres. Chez le fœtus, il peut causer un retard de croissance, une prématurité et un faible poids de naissance, qui rendent les nouveau-nés plus vulnérables.

Actuellement, la sulfadoxine-pyriméthamine (SP) est utilisée comme traitement de prévention du paludisme chez les femmes enceintes, mais sa résistance ne cesse de croître, mettant en danger la santé des futures mères et de leurs bébés. Plusieurs recherches sont donc menées pour trouver une molécule plus efficace pour remplacer la SP.

Récemment, une étude clinique, publiée dans la revue médicale The Lancet, a suscité de l’espoir. L’essai mené en Tanzanie, au Kenya et au Malawi, a comparé trois protocoles de traitement préventif intermittent (TPI) pour le paludisme gestationnel, dont la DP (dihydroartémisinine pipéraquine), une molécule plus récente que la SP. Les résultats obtenus étaient plutôt satisfaisants, montrant que les femmes ayant reçu de la DP ont présenté jusqu’à 50 % moins d’infections paludiques par rapport à celles ayant reçu la SP.

Cependant, l’étude a également révélé que la sulfadoxine-pyriméthamine avait d’autres propriétés, en plus de ses effets antipaludéens, tels qu’un effet antibactérien protégeant contre un large spectre d’infections. Les femmes sous DP ont donc présenté plus de complications qu’avec la SP, y compris des infections sexuellement transmissibles qui peuvent avoir des répercussions sur le fœtus.

Le coût élevé de la nouvelle molécule, ainsi que le fait que son utilisation nécessite une prise de médicament sur trois jours consécutifs, pourrait réduire l’observance chez certaines femmes enceintes. Pour résoudre cette équation médicamenteuse, les chercheurs se demandent s’il ne serait pas préférable d’ajouter un autre antibiotique à la nouvelle molécule ou de l’associer à l’ancienne, combinant ainsi les bénéfices contre le paludisme et les autres infections.

En attendant que la recherche trouve une solution adaptée au contexte local, le suivi des consultations prénatales reste la meilleure solution pour renforcer la prévention du paludisme chez les femmes enceintes en Afrique. Malgré les avancées notables de ces dernières années, seulement un tiers des femmes reçoivent au moins trois doses de TPI, comme recommandé par l’OMS.

L’amélioration de l’observance du traitement préventif intermittent est assurée par plusieurs organisations à travers le continent, notamment par MSF, qui a initié le projet Intégration pour motiver les mères à se faire suivre en consultation prénatale et leur proposer le TPI. Ce suivi permet également de distribuer gratuitement des moustiquaires imprégnées de répulsif, une solution très efficace pour lutter contre l’anophèle, vecteur du paludisme.

Mots-clés: Paludisme gestationnel, Plasmodium falciparum, sulfadoxine-pyriméthamine, dihydroartémisinine pipéraquine, traitement préventif intermittent, femmes enceintes, observance, moustiquaires imprégnées, santé publique, Afrique subsaharienne.

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