Dans quelques jours, une manifestation de l’opposition se prépare en Guinée pour marquer le troisième anniversaire de l’arrivée des militaires au pouvoir. En réaction, la junte a décidé de suspendre la délivrance des agréments aux associations et aux ONG pour une durée de quatre mois. Cette décision fait suite à des troubles à l’ordre public provoqués sur le terrain par certaines ONG et mouvements associatifs, a annoncé le ministre de l’administration du territoire, le général Ibrahima Kalil Condé.
Cette suspension entraîne des interrogations sur la validité des agréments déjà en cours. Cette mesure s’inscrit dans une série de restrictions prises par les militaires qui ont renversé le gouvernement civil en septembre 2021, sous la direction du colonel Mamadi Doumbouya. Ce dernier, désormais président, a pris des décisions strictes pour maintenir l’ordre et la stabilité.
En réaction, l’opposition prévoit une manifestation pour exiger le retour des civils au pouvoir, la restauration des libertés et la libération de deux activistes disparus après leur arrestation en juillet dernier. Pendant ce temps, le général Doumbouya est en Chine pour un sommet régional avec d’autres dirigeants africains.
La junte a également interdit les manifestations pour l’année en cours et a dissous un collectif militant en faveur du retour des civils au pouvoir. Cette répression a déjà entraîné la fermeture de plusieurs médias privés, suscitant des critiques de la part des organisations de défense des droits de l’homme.
Amnesty International a dénoncé la répression violente des manifestations, causant la mort de dizaines de personnes et l’arrestation de nombreux opposants. Malgré les pressions internationales, la junte a fait marche arrière sur son engagement initial de céder le pouvoir aux civils élus d’ici la fin 2024, laissant planer le doute sur l’avenir politique du pays.
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