vendredi 10 janvier 2025

La Guinée en crise : la junte impose silence aux opposants !

Le climat politique en Guinée devient de plus en plus tendu alors que la junte militaire, au pouvoir depuis 2021, impose des restrictions sévères sur les mouvements politiques. Le 9 janvier 2023, le gouvernement a exigé l’arrêt immédiat des activités des partis politiques non autorisés, tout en annonçant des élections potentielles pour cette année. Cette annonce survient dans un contexte de manifestations populaires et d’opposition croissante, suscitant des inquiétudes quant à l’avenir démocratique du pays.

Depuis la prise de pouvoir, la junte guinéenne, dirigée par le général Mamadi Doumbouya, a fait face à de nombreuses critiques pour son manque d’engagement envers le retour à un régime civil. Dans le cadre de cette nouvelle directive, le ministre de l’Administration du territoire, Ibrahima Khalil Condé, a exprimé des préoccupations concernant la prolifération de partis politiques agissant sans autorisation, déclarant qu’ils doivent formuler une demande officielle auprès des autorités pour continuer à exister.

Un contexte politique volatile

L’atmosphère en Guinée est marquée par des tensions persistantes, particulièrement après une récente manifestation de l’opposition qui a appelé au départ de la junte. Ce type de mobilisation témoigne d’un mécontentement grandissant face à ce qui est perçu comme un régime autoritaire. Nous devons garantir nos droits démocratiques, ont plaidé plusieurs manifestants, soulevant des questions sur la légitimité et la volonté du régime à restaurer un gouvernement civil.

Avant la prise de pouvoir par les militaires, le pays avait déjà connu de nombreuses évènements politiques chaotiques, laissant les citoyens méfiants à l’égard de leurs dirigeants. Le général Doumbouya avait initialement promis un retour à l’ordre constitutionnel d’ici la fin de l’année 2024, mais les récentes actions du gouvernement indiquent une dérive vers un contrôle plus strict du paysage politique.

Les promesses de la junte

Dans ses vœux pour la nouvelle année, le général Doumbouya a mentionné que 2025 serait une « année électorale cruciale pour parachever le retour à l’ordre constitutionnel ». Cependant, ces promesses ont du mal à convaincre les sceptiques, surtout après l’annonce de la suspension de plusieurs partis politiques. Près de 67 formations, dont les principaux partis d’opposition, ont été placés sous surveillance ou ont vu leurs activités suspendues, ce qui constitue un signal inquiétant pour la démocratie dans le pays.

Les élections à l’horizon?

Le porte-parole du gouvernement, Ousmane Gaoual Diallo, a évoqué lors d’une interview sur Radio France Internationale la possibilité d’élections présidentielle et législatives avant la fin de l’année. Ces élections seraient précédées par un référendum destiné à adopter une nouvelle Constitution, « probablement »

Une invitation à la prudence

Dans son communiqué, la junte a enjoint les partenaires nationaux et internationaux à cesser toute collaboration avec les partis suspendus jusqu’à janvier 2025. Cette décision pourrait exacerber l’isolement politique du pays sur la scène internationale et aggraver la situation en faveur d’un dialogue constructif. Nous avons besoin d’un soutien pour notre démocratie naissante, a déclaré un analyste local, mettant ainsi en lumière l’importance d’un effort collectif pour faire avancer la démocratie en Guinée.

Dans le cadre de ces événements, l’avenir politique de la Guinée demeure incertain, et la communauté internationale surveille de près la situation. Les actions de la junte pourraient redéfinir le paysage politique et la direction du pays pour les années à venir.

Mots-clés: Guinée, junte militaire, élections, opposition, démocratie, réconciliation, politique

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