En novembre 2024, le Niger est confronté à une crise humanitaire à la suite de violentes inondations. Le régime militaire au pouvoir à Niamey critique l’Union européenne pour la gestion de l’aide, suscitant des tensions diplomatiques. Alors que des millions de personnes ont été touchées par cette catastrophe, la réaction du gouvernement nigérien révèle un climat de méfiance vis-à-vis des partenaires internationaux, notamment en ce qui concerne l’assistance humanitaire. Cet article explore les détails de cette situation délicate, les accusations échangées et les conséquences potentielles pour les relations entre le Niger et l’UE.
Le 24 novembre 2024, le gouvernement nigérien a formellement demandé le remplacement de l’ambassadeur de l’Union européenne (UE), en réaction à la décision de l’UE de rappeler ce dernier pour des « consultations » à Bruxelles. Cette manœuvre intervient dans un contexte de forte tension, où le régime militaire du Niger, au pouvoir depuis le renversement du président civil Mohamed Bazoum en juillet 2023, remet en cause l’assistance humanitaire fournie suite aux inondations catastrophiques qui ont touché le pays.
Tensions entre le Niger et l’Union européenne
Les autorités nigériennes expriment leur mécontentement face à une répartition qu’elles jugent « unilatérale » de 1,3 million d’euros d’aide humanitaire, allouée par l’UE à des ONG étrangères sans leur communiquer l’information auparavant. Le ministère des affaires étrangères du Niger a indiqué avoir convoqué l’ambassadeur da França pour mettre un terme aux opérations d’acheminement de cette aide, mais a constaté que celles-ci se poursuivaient malgré tout.
Le régime militaire a rapidement déclaré que la « collaboration » avec l’ambassadeur n’était plus viable et a demandé son « rappel et remplacement » dans les plus brefs délais. Ce revirement de situation témoigne de l’inquiétude croissante du gouvernement quant à son contrôle sur l’aide humanitaire apportée sur son territoire, surtout dans un contexte de crise où près de 1,5 million de personnes sont affectées.
Une aide contestée
Le ministère a fait valoir que le Niger « n’a jamais lancé un appel à l’aide internationale humanitaire suite aux inondations ». Cette déclaration soulève des interrogations sur le manque de coordination et de communication entre le gouvernement nigérien et ses partenaires internationaux. Un SMS annonçant l’aide a été diffusé sur les réseaux sociaux deux semaines avant que les autorités locales ne soient informées, une situation jugée « contraire aux usages diplomatiques ».
Conséquences des inondations
Les inondations de 2024 ont causé des pertes humaines et matérielles considérables, faisant au moins 339 morts, un chiffre tragique et inhabituel pour la région. Avec plus de 1,5 million de personnes impactées, cette catastrophe naturelle met à mal les infrastructures du pays déjà fragilisées par des conflits et des instabilités politiques. Les critiques du gouvernement à l’encontre de l’UE suggèrent une volonté de contrôler la narrative entourant la crise et d’éviter toute intervention perçue comme une ingérence.
Le climat de méfiance qui s’est installé entre le Niger et l’Europe pourrait avoir des répercussions sur les initiatives d’aide futures et les relations diplomatiques entre les deux parties, qui étaient déjà tendues. Les autorités nigériennes semblent déterminées à gérer cette crise sans dépendre des aides extérieures, malgré la nécessité évidente d’assistance dans un contexte tant humanitaire que sanitaire.
Un avenir incertain
Il est crucial pour le Niger de naviguer habilement dans cette situation délicate afin de préserver sa souveraineté tout en répondant aux besoins de sa population. À long terme, le pays pourrait voir sa capacité à attirer des fonds internationaux réduite si les tensions avec l’Europe persistent. En somme, la réponse du Niger face aux inondations et aux critiques externes pourrait influer sur l’avenir des relations entre le pays et ses partenaires, notamment l’UE, dans les mois à venir.
Mots-clés: Niger, inondations, Union européenne, aide humanitaire, relations diplomatiques, crise humanitaire