La ville de Wad Al-Hulaywah, située dans l’Etat du Kassala au sud du Soudan, a été le théâtre d’une pulvérisation d’insecticide le 20 août 2024 dans le but de prévenir la propagation du choléra par l’intermédiaire des mouches. Aïcha Mohammed, une habitante de Wad Al-Hulaywah, luttant contre l’épidémie de choléra, exprime sa souffrance face à une diarrhée sévère : « Je souffre d’une grave diarrhée. » Cette quadragénaire est actuellement hospitalisée dans un état critique.
L’épidémie de choléra, annoncée par le ministère de la santé la semaine dernière, a déjà affecté 556 personnes avec 27 décès confirmés. Les Etats de Kassala et de Gedaref sont les plus touchés par cette maladie. Selon le ministre Haitham Ibrahim, la propagation de l’épidémie est due aux conditions climatiques et à la contamination de l’eau potable dans la région.
La situation sanitaire précaire au Soudan est exacerbée par le manque d’accès à l’eau potable, affectant près de 40% de la population. Les habitants de Wad Al-Hulaywah boivent directement l’eau du fleuve Setit, contaminée par les inondations saisonnières et les limons charriés. Ces conditions ont favorisé la prolifération du choléra dans le pays, où l’Organisation mondiale de la santé a enregistré un nombre alarmant de cas et de décès depuis juin 2023.
Les efforts pour lutter contre la propagation du choléra impliquent la pulvérisation d’insecticide pour éliminer les mouches vectrices de la maladie. Cependant, le manque d’infrastructures sanitaires adéquates, en particulier en matière d’assainissement, pose un défi majeur. Les inondations, conséquences des pluies diluviennes récentes, ont aggravé la situation, mettant en lumière les lacunes dans la gestion de la santé publique.
La guerre civile qui sévit au Soudan depuis avril 2023 a eu un impact dévastateur sur le système de santé du pays, déjà fragile. Les violences armées, les déplacements massifs de population et les affrontements entre factions rivales ont entravé l’accès aux soins médicaux pour de nombreux citoyens. Dans ce contexte chaotique, la propagation du choléra devient un enjeu majeur de santé publique, aggravant une crise humanitaire déjà sévère.