Après deux années de négociations, le chef de l’État français, Emmanuel Macron, et son homologue djiboutien, Ismaïl Omar Guelleh, se sont entendus le mercredi 24 juillet à l’Elysée pour renouveler leur partenariat de défense. Selon un communiqué de la présidence française, les deux dirigeants ont ratifié la réforme ambitieuse du traité de coopération en matière de défense (TCMD) liant la France à Djibouti, encadrant la présence de 1 500 soldats français dans ce pays, le plus grand contingent français à l’étranger. Cette nouvelle version du TCMD témoigne de l’excellente relation entre les deux pays et de la convergence de leurs intérêts stratégiques, souligne l’Elysée, sans mentionner formellement la signature d’un accord.
Cette annonce survient alors que la France envisage une réduction de sa présence militaire en Afrique de l’Ouest et en Afrique centrale, suite à une série de revers au Sahel ces dernières années. Cependant, Paris exclut dès le départ la diminution de sa base à Djibouti, un point d’appui stratégique dans une région troublée. Djibouti a longtemps insisté sur une augmentation significative du loyer payé par la France pour l’implantation permanente de ses troupes, en raison de leur position stratégique.
La France assure également la police aérienne de Djibouti en échange d’une liberté d’action et d’entraînement exceptionnelle pour ses forces armées. Cette tâche de sécurité essentielle permet aux militaires français de réagir rapidement à toute crise dans la région; d’ailleurs, lors du début de la guerre civile au Soudan en avril 2023, la France a coordonné une importante opération d’évacuation depuis cette base. Djibouti, située en face du Yémen, au carrefour de la mer Rouge, joue un rôle crucial en tant qu’îlot de stabilité dans une région instable.
La présence militaire française à Djibouti s’inscrit dans un contexte de concurrence régionale, avec des pays comme les États-Unis, la Chine, le Japon et l’Italie, qui ont également des intérêts stratégiques dans la région. Les autorités djiboutiennes ont insisté sur l’augmentation du loyer payé par la France pour compenser les avantages fiscaux accordés à ses troupes, ce qui représentait un manque à gagner important pour Djibouti. En dépit de ces défis, le partenariat stratégique entre la France et Djibouti reste crucial pour la stabilité régionale et la sécurité internationale.