Le 28 janvier 2025, l’Ambassade de France à Kinshasa a subi une attaque, marquant une escalade inquiétante de la situation en République Démocratique du Congo (RDC). Cette attaque s’est produite alors que la crise dans l’est du pays se prononce particulièrement, avec la prise de Goma par le groupe armé M23, soutenu par le Rwanda. Face à cette agitation, Jean-Noël Barrot, le ministre français des Affaires étrangères, est arrivé à Kinshasa le 30 janvier pour aborder la situation avec le président Félix Tshisekedi.
Le contexte tendu actuel révèle une violence persistante dans l’est de la RDC, aggravée par les récents événements. Le M23 a mené une offensive rapide, capturant Goma, une métropole de plus d’un million d’habitants. Face à cette menace, les ambassades de plusieurs autres pays ont également été prises pour cible par des manifestants en colère à Kinshasa, accusant ces nations, et en particulier le Rwanda, de négligence face à cette détérioration. Ces actes sont considérés comme des actions « inadmissibles »
, a déclaré Jean-Noël Barrot, faisant écho à l’indignation croissante sur la scène internationale.
La France montre ici sa détermination à s’impliquer dans cette crise complexe. En 2022, Emmanuel Macron avait œuvré pour réunir les dirigeants congolais et rwandais en vue d’un dialogue constructif. Lors d’une récente discussion, Macron a appelé à la cessation immédiate des offensives du M23 et au retrait des forces rwandaises, tout en soulignant l’importance d’éviter toute victime civile. Dans son allocution du 25 janvier, il avait exprimé son souhait de défendre autant que possible la souveraineté congolaise, une priorité essentielle qui résonne particulièrement dans le contexte actuel.
Dans son allocution télévisée le 27 janvier, Félix Tshisekedi a avoué que la situation sécuritaire s’aggrave de jour en jour, et il a promis une « riposte vigoureuse et coordonnée contre ces terroristes ». Il a également dénoncé le « silence » de la communauté internationale, indiquant que la RDC se trouve dans une position de vulnérabilité face à l’invasion et au pillage. Par ailleurs, le M23 a intensifié ses offensives, progressant vers d’autres localités, ce qui pourrait paralyser la capitale provinciale de Bukavu.
La dynamique actuelle suscite des préoccupations internationales, de l’ONU à divers pays influents, appelant à des actions immédiates pour rétablir la paix. En parallèle, la Communauté des États d’Afrique de l’Est (EAC) a encouragé le gouvernement congolais à engager le dialogue avec le M23, une démarche que Kinshasa rejette. Aucune initiative diplomatique n’a jusqu’à présent réussi à apaiser les tensions qui minent cette zone stratégique.
Les tensions doivent être envisagées dans le contexte plus large des luttes de pouvoir et des rivalités régionales. Au-delà des enjeux humanitaires et diplomatiques, l’est de la RDC, riche en minerais, attire les appétits, et la véritable bataille pourrait bien être celle du contrôle des ressources naturelles. En effet, des experts pointent du doigt l’intérêt du Rwanda pour l’exploitation de minerais essentiels, tels que le tantale et l’étain, éléments cruciaux pour l’industrie moderne.
Les manifestations de colère à Kinshasa et l’intensification des combats à Goma sont symptomatiques d’une crise qui ne montre aucun signe de résolution rapide. Dans cette ambiance précaire, la communauté internationale doit agir avec diligence et sensibilité pour éviter toute escalade supplémentaire.
Les récents événements en RDC révèlent une crise humanitaire aux répercussions tragiques, affectant des millions de personnes. Face à une situation aussi volatile et complexe, l’avenir reste incertain, mais la nécessité d’une réponse collective et stratégique n’a jamais été aussi pressante.
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