jeudi 12 décembre 2024
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Condamnation choquante : deux femmes emprisonnées aux Comores !

Deux femmes ont récemment été reconnues coupables d’homosexualité aux Comores, un pays où cette orientation sexuelle est stigmatisée. Après plusieurs mois de détention, elles ont été condamnées à des peines de prison ferme. Leur avocat a exprimé sa satisfaction face à cette décision, tandis que des répercussions de cette affaire se font sentir dans la société comorienne.

Le tribunal correctionnel de Moroni a prononcé des peines de treize mois, dont six ferme pour l’une, et dix mois, dont cinq ferme pour l’autre femme. Chacune a également été condamnée à une amende de 200 euros. Kaambi Mze Soilihi, avocat des prévenues, a déclaré qu’il était heureux que ses clientes puissent enfin quitter la prison. « Je suis satisfait qu’elles sortent enfin de prison », a-t-il affirmé. Les peines infligées sont toutefois inférieures aux aspirations du substitut du procureur, qui avait sollicité une sanction d’un an de détention, la qualifiant de « exemplaire » pour lutter contre l’homosexualité, qu’il considérait comme une « pratique contraire à nos valeurs et à notre culture ».

Une affaire qui fait date

L’annonce du verdict s’inscrit dans un contexte socioculturel délicat. Dans un pays de près de 870 000 habitants, où la majorité des individus sont musulmans, les actions judiciaires concernant l’homosexualité sont extrêmement rares. L’opinion publique s’est fortement mobilisée sur cette affaire, qui a été rendue publique en juin. Les deux femmes avaient été accusées d’avoir l’intention de célébrer un mariage religieux avec l’assistance d’un cadi, un juge musulman, peu de temps après un mariage très médiatisé entre une Franco-Comorienne et une Réunionnaise à Mayotte.

Les accusations et le contexte légal

Lors du procès, le procureur a reconnu que, bien que l’enquête n’ait pas prouvé que les femmes avaient réellement demandé à un prédicateur de les unir, cela n’a pas empêché leur mise en examen. « L’enquête n’avait pas établi qu’elles s’étaient présentées à un prédicateur », a-t-il précisé dans son communiqué. Malgré l’absence de preuves tangibles, elles ont été traduites en justice pour des actions jugées « contraire aux bonnes mœurs et contre nature ».

Réactions et implications sociétales

La condamnation de ces femmes a non seulement suscité des interrogations concernant le traitement des minorités sexuelles aux Comores, mais elle met également en lumière les tensions sociales et culturelles que soulèvent les questions d’identité et de sexualité dans ce pays. Il est à noter que ce verdict pourrait renforcer la stigmate autour de l’homosexualité et induire un climat d’intolérance encore plus marqué. La communauté locale retient son souffle alors que l’écho de cette décision risque d’affecter les vie de nombreuses personnes en dehors du contexte judiciaire.

Avec l’abolition du mandat de dépôt annoncé à l’issue du verdict – le temps passé en détention préventive ayant couvert la peine prononcée – les femmes pourront quitter la prison immédiatement, marquant ainsi un tournant dans cette affaire emblématique.

Mots-clés: Comores, homosexualité, tribunal, condamnation, droits humains, société musulmane, culture.

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