jeudi 21 novembre 2024
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Beyrouth sous les bombes : des Sierra-Léonaises en détresse totale !

Le 3 octobre 2024, la ville de Beyrouth a été le théâtre de bombardements dévastateurs de l’armée israélienne, plongant de nombreuses vies dans le désespoir. Parmi elles, Fatima Samuella Tholley, une jeune femme de ménage originaire de Sierra Leone, a perdu son employeur et presque tout ce qu’elle possédait. Avec sa cousine, elle s’est retrouvée piégée dans une ville qu’elle ne connaissait pas, redoutant chaque instant. Cette situation tragique met en lumière le calvaire que vivent de nombreuses travailleuses migrantes dans un contexte de violence militaire incessante.

Le contexte actuel au Liban est marqué par un conflit intense qui a fait des milliers de victimes. Les femmes de ménage sierra-léonaises, comme Fatima, sont particulièrement vulnérables. Ces femmes, souvent arrivées pour des raisons économiques, se trouvent aujourd’hui piégées par des circonstances tragiques, démunies et dépassées par la situation. Elles se battent non seulement pour survivre à des bombardements, mais aussi pour retrouver une vie normale loin de leur pays dévasté par la guerre.

Une fuite désespérée vers Beyrouth

Fatima et sa cousine, après avoir perdu tout espoir de retourner en Sierra Leone, ont trouvé refuge à Beyrouth. Nous ne savons pas aujourd’hui si nous vivrons ou non, seul Dieu le sait, confie Fatima, assaillie par l’angoisse. Les deux femmes se sont réfugiées dans un petit appartement vide, dont le propriétaire, un homme rencontré par le hasard de leur voyage, leur a ouvert les portes. Leurs capacités de communication sont limitées, leur confinement dans cet espace précaire est accentué par l’absence de ressources et d’informations.

Elles n’ont pas eu d’autre choix que de se réfugier dans ce lieu faisant face à des frappes incessantes. Leur situation se dégrade de jour en jour, alors qu’elles observent avec horreur le chaos vers lequel le quartier s’oriente, sans pouvoir comprendre ce qui se passe en dehors de ces murs malheureux.

Une réalité difficile pour les travailleuses immigrées

Avec plus de 1 000 morts au Liban depuis la mi-septembre, le climat de terreur s’accompagne d’une solidarité entre les travailleuses, qui partagent leurs histoires déchirantes. Mariatu Musa Tholley, 29 ans, a relaté des abus systématiques, tels que le retrait forcé de leur passeport par leurs employeurs. Quand nous sommes arrivées ici, nos employeuses ont pris nos passeports, témoigne-t-elle. Maintenant, les bombardements ont tout brûlé, même nos employeuses. Nous seules avons survécu. Ces récits cruels soulignent les dangers du système de parrainage, connu sous le nom de kafala, qui laisse la porte ouverte à des abus multiples.

Perspectives de rédemption

Des femmes comme Patricia Antwin, 27 ans, encouragent à réfléchir aux conditions de vie pertinentes. Après avoir fui des abus physiques, elle se retrouve, elle aussi, dans une situation précaire sans ressources. Je ne suis venue qu’avec deux vêtements dans un sac en plastique, se souvient-elle. Son parcours l’a mené à dormir dans des lieux temporaires et à se retrouver coincée à Beyrouth, attendant que la tempête passe.

Le gouvernement de la Sierra Leone tente d’évaluer le nombre de ses ressortissants au Liban tout en leur fournissant des certificats de voyage d’urgence. Mais, à ce jour, les femmes continuent de mendier pour survivre, attendant des jours meilleurs sans début de solutions.

Un appel à la solidarité mondiale

Alors que ces travailleuses migrantes affrontent une lutte incessante pour leur survie, la communauté internationale ne doit pas rester indifférente. Ces femmes méritent non seulement de vivre dans la dignité, mais aussi d’avoir un accès à une sécurité qui leur ait si longtemps déniée. On ne sait pas où aller, partout où l’on va il y a des bombes, résume Kadij Koroma, une autre employée de maison qui a exprimé les sentiments partagés par tant d’autres. Les voix de ces femmes doivent être entendues pour susciter une empathie qui pourrait changer leur destin.

Les crises humanitaires ne peuvent se poursuivre indéfiniment, et il est temps de prêter attention aux histoires entrelacées de douleur et de résilience que vivent des milliers de travailleurs migrateurs. Les conséquences de la guerre dépassent les frontières et touchent les vies de manière personnelle, et il incombe à chacun de contribuer, autant que possible, à un changement positif.

Mots-clés: Beyrouth, bombardements, femmes de ménage, Sierra Leone, cafala, aide humanitaire

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