samedi 23 novembre 2024
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Accord Italie-Albanie : un tournant choquant pour les migrants !

Le transfert controversé de migrants d’Italie vers l’Albanie marque un revirement significatif dans la gestion des demandes d’asile en Europe. Le 16 octobre 2024, le navire de la marine italienne, Libra, a accosté à Shëngjin avec à bord des migrants égyptiens et bangladais. Cette démarche soulève des questions sur les droits des réfugiés et les implications d’un tel accord entre les deux nations.

En octobre 2024, le navire Libra a effectué un voyage de trente-six heures pour déposer des migrants à Shëngjin, en Albanie. Cette opération s’inscrit dans le cadre d’un accord signé l’an dernier entre Rome et Tirana, permettant aux autorités italiennes de transférer vers l’Albanie les migrants arrêtés dans leurs eaux territoriales. D’une portée sans précédent en Europe, cet accord remet en question la manière dont les droits des demandeurs d’asile sont protégés.

Arrivée des migrants à Shëngjin

A son arrivée, le Libra a déchargé seize migrants, escortés par des policiers italiens et des agents en combinaison blanche, dans un contexte où des journalistes ont été témoins de la scène, malgré l’interdiction d’accès au port. Les migrants, séparés des autres, ont été immédiatement dirigés vers un centre d’enregistrement conçu par les autorités italiennes, installé dans des préfabriqués entourés de grilles de sécurité et gardés par la police.

Une fois identifiés, ils ont été transférés vers le camp de Gjadër, situé à 20 kilomètres, où chacun disposera d’un espace de vie de seulement 12 mètres carrés, également soumis à une surveillance étroite. Ce processus se déroule sous le contrôle des forces de l’ordre italiennes, et les migrants pourront y soumettre leur demande d’asile. Si leur demande est rejetée, ils seront placés dans des cellules du camp en attendant leur retour vers leur pays d’origine.

Un accord polémique entre l’Italie et l’Albanie

Ce mécanisme inédit résulte d’un accord signé en novembre 2023 entre la cheffe du gouvernement italien, Giorgia Meloni, et le Premier ministre albanais, Edi Rama. Cette entente, décrite comme fondamentale pour renforcer les liens entre l’Italie et l’Albanie, ne concerne que les hommes adultes interceptés dans les eaux internationales. La procédure commence par un premier contrôle à bord d’un navire militaire, suivi du passage au port de Shëngjin. À terme, ces centres d’accueil devraient avoir une capacité de réception de 1 000 à 3 000 migrants.

Réactions et critiques

Malgré ses promesses de sévérité face à l’immigration clandestine, cet accord a suscité une vive opposition. De nombreuses ONG, dont SOS Humanity, dénoncent ce système comme une violation des droits humains. Elles soutiennent que “l’Italie détient de facto des personnes en quête de protection sur le territoire albanais sans examen judiciaire”, une pratique jugée inacceptable au regard des principes martiaux du droit international.

Le refus de reconnaissance des droits fondamentaux des migrants soulève des inquiétudes au sein de l’Union européenne. La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a suggéré de s’inspirer de cette mise en œuvre pour future politique migratoire, ce qui pourrait entraîner une normalisation de ces pratiques au sein des états membres.

Alors que l’Italie se positionne comme un modèle en matière de gestion migratoire, ce tournant pourrait avoir de larges répercussions sur les traitements accordés aux demandeurs d’asile, tant au niveau local qu’européen. Ce qui est certain, c’est que l’avenir de cet accord et son impact sur les droits des réfugiés nécessiteront une surveillance continue.

Mots-clés: migration, demande d’asile, Italie, Albanie, droits humains, accord, Gjadër, Shëngjin, politique migratoire

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