Un groupe de pirates informatiques, affilié au service de renseignement étranger russe (SVR), a mené une opération sophistiquée visant des diplomates et des ambassades françaises depuis au moins 2021, d’après un récent rapport de l’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information (Anssi), publié le 19 juin. Les attaques, attribuées au groupe baptisé Nobelium ou Midnight Blizzard, ont consisté principalement en l’envoi de courriels contenant des pièces jointes malveillantes, émanant de comptes de messagerie volés à des diplomates français ou étrangers. Malgré leur ingéniosité, les tentatives de piratage n’ont pas abouti à la prise de contrôle d’infrastructures vitales, grâce à la réaction adéquate des cibles visées.
Les hackers ont usé de subterfuges variés pour inciter les destinataires à ouvrir les courriels piégés : proposant la clôture d’une ambassade ukrainienne ou un rendez-vous avec l’ambassadeur du Portugal. Le groupe s’est même aventuré à usurper l’identité de diplomates français pour tenter d’induire en erreur des ambassades étrangères. Ces agissements ont été attribués à un contexte de tensions géopolitiques, en lien avec l’agression de l’Ukraine par la Russie. L’Anssi souligne que ces attaques présentent un risque pour la sécurité nationale et les intérêts diplomatiques français et européens, mettant en lumière les enjeux cybernétiques actuels.
Nobelium n’a pas seulement ciblé le domaine de la diplomatie : des entreprises privées, notamment Microsoft, ont été victimes de ses campagnes d’attaques sophistiquées. En début d’année, Microsoft a signalé le vol de certains de ses codes sources, un élément crucial pour la conception de nouvelles armes numériques ou la découverte de failles logicielles. Ainsi, la menace persistante que représente Nobelium souligne l’importance croissante de la cybersécurité dans un monde de plus en plus connecté.
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