jeudi 26 décembre 2024
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Un train sans fin dans un monde où respirer est un luxe!

Un voyage sans fin à travers un réseau ferroviaire énigmatique, voilà ce que vous propose Threshold, le dernier jeu captivant du développeur français Julien Eveillé, dont la sortie est prévue sur PC pour le mardi 19 novembre. Situé au sommet d’une montagne bien connue, ce titre nous plonge dans un univers où l’air devient une marchandise rare et précieuse, et où chaque respiration peut se révéler comme un véritable défi.

À la station frontalière, au sommet du Mont Blanc (ou d’un autre sommet selon vos préférences), les joueurs incarnent un contrôleur ferroviaire dont la mission est des plus singulières. Mo, votre collègue, vous guide à travers les défis de ce poste de contrôle où un train interminable traverse en permanence les voies. L’absence de locomotive et l’impossibilité de ralentir font partie du quotidien, et la seule manière de faire avancer le train consiste à donner un sifflet quand il en a besoin. Chaque action est cruciale, car seule une bonne gestion de ce flux constant vous permet d’accéder à des canettes d’oxygène, vitales pour survivre dans cette atmosphère suffocante.

Qu’est-ce qui rend cette mission si intrigante ? Les joueurs sont confrontés à une série de questions troublantes : Quelle est la cargaison de ce train infini ? Que cache réellement cette frontière qui semble immuable ? Que s’est-il passé avec le contrôleur précédent ? Les réponses à de telles interrogations sont aussi difficiles à obtenir que l’air que l’on respire.

Une esthétique à la première PlayStation

Le monde de *Threshold* est imprégné d’une esthétique qui rappelle les débuts du jeu vidéo, avec des graphismes pixélisés et des textures quasiment rudimentaires. Ce parti pris visuel, bien que d’apparence pauvre, contribue à créer une ambiance visuelle évocatrice. Les teintes ternes – ocre, brun et jaune – renforcent cette atmosphère déshumanisée. En jouant, les adeptes de jeux comme *Papers, Please* seront dans leur élément, naviguant à travers les thèmes de bureaucratie et d’absurdité.

Les thèmes de l’absurde

Dans ce monde où la répétition des tâches rappelle l’existence laborieuse des personnages de *Lost*, l’intégration d’une alarme stridente lorsque vous semblez vous écarter de votre mission renforce ce sentiment d’urgence. La voix qui communique avec vous, froide et distante, évoque des situations de contrôle et d’isolement qui peuvent résonner avec les récits du jeu *Control*. Ce huis clos et cette errance dans la nébuleuse des informations soulèvent des interrogations sur la réalité du travail et la productivité dans notre société moderne.

Une réflexion sur notre époque

Alors que les joueurs s’éprouvent dans la lutte pour respirer dans cette ambiance étouffante, une lumière s’impose sur les similitudes avec la réalité vécue pendant les périodes de confinement liées à la pandémie. L’affirmation selon laquelle le jeu est basé sur une « histoire authentique » et sa référence à l’année 2021 ne peuvent qu’évoquer des réflexions sur la nature du travail et l’aliénation. Ce train qui gagne en vitesse, symbolisant l’obsession de la productivité, rappelle à chacun la lutte entre le besoin de temps pour soi et la pression du rendement.

Un choix de format et de profondeur

La durée contenue de 1 heure 30 pour le jeu permet une exploration succincte, mais intense, de ces questions. La vitesse croissante du train devient ainsi une métaphore de l’accélération des exigences économiques de notre époque, offrant une rare opportunité de rébellion. Dans un monde où les travailleurs sont souvent étouffés par des attentes insatiables, *Threshold* propose une réflexion sur la nécessité de reprendre le contrôle.

En somme, *Threshold* se distingue par son audace et sa capacité à transmettre un message à travers une trame ludique singulière, ayant le mérite d’amener le joueur à réfléchir sur son propre rapport avec le travail et l’absurde.

Mots-clés: jeu vidéo, Threshold, Mont Blanc, productivité, esthétique pixélisée, réflexion sociale, Julien Eveillé

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