vendredi 20 septembre 2024
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Plus de 82 000 contenus morbides retirés en 2022 : les autorités face à l’horreur en ligne

Plus de 82 000 contenus en ligne pédopornographiques ou faisant l’apologie du terrorisme ont été signalés aux autorités et ont fait l’objet de demande de retrait en 2022. Près de 400 sites ont également été visés par une demande de blocage administratif. Ces chiffres ont été publiés par l’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (Arcom) lors d’un rapport présenté le mardi 18 avril. Depuis juin 2022, l’Arcom est l’organe de contrôle de cette mesure alors que l’Office central de lutte contre la criminalité liée aux technologies de l’information et de communication (OCLCTIC) est chargé de leur émission. Les contenus signalés et visés dans leur immense majorité sont des images à caractère pédopornographique.

Cependant, l’Arcom précise que ces demandes ne représentent qu’une infime partie de la totalité des contenus illégaux. En effet, de nombreuses plates-formes disposent de systèmes de détection automatique leur permettant de bloquer préventivement les signalements. La magistrate et personnalité qualifiée au sein de l’Arcom, Laurence Pécault-Rivolier explique que les images à caractère pédopornographique « font l’objet d’une dissémination particulièrement importante sur les sites d’hébergement de contenus, notamment vidéo ». Les fournisseurs de ces sites s’engagent généralement à retirer rapidement les contenus dès qu’ils sont signalés. Cependant, un nombre important de contenus illicites ne sont accessibles que sur les parties payantes de certains sites, et l’OCLCTIC ne dispose pas, actuellement, d’outils pour y accéder.

Les contenus faisant l’apologie du terrorisme ont également été visés par des demandes de retrait en 2022. La majorité d’entre eux proviennent du groupe Etat islamique et d’Al-Qaida. Selon Mme Pécaut-Rivolier, il peut s’agir de « films d’apologie » scénarisés, qui contiennent souvent des images de violence comme des décapitations.

Le rapport de l’Arcom met également en évidence les conséquences terribles que peuvent engendrer certains contenus. Le violent dessin paru dans Charlie Hebdo en février, à propos du séisme en Turquie, a ainsi suscité des commentaires relevant du contenu terroriste sur les réseaux sociaux. Le groupe de régulation note aussi que plusieurs grandes plates-formes du Net ont désormais des outils leur permettant de détecter automatiquement quand une vidéo déjà connue des autorités est publiée par un internaute.

Pour limiter leur exposition à ces contenus violents, Laurence Pécault-Rivolier examine, chaque semaine, les contenus signalés qui font l’objet d’une demande de retrait. Elle est assistée par douze collaborateurs volontaires au sein de l’Arcom, qui se relaient à raison de deux par séance pour limiter leur exposition. Tous se réunissent tous les deux mois sous l’égide d’un psychologue pour parler de ce qu’ils ont vu, un « système d’évacuation » rendu nécessaire par « la violence difficilement descriptible » de ces contenus.

Mots-clés: Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique, pédopornographie, terrorisme, Arcom, OCLCTIC, Charlie Hebdo.

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