jeudi 19 septembre 2024
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Le scandale des deepfake pornographiques secoue Séoul, Telegram dans la tourmente, la police enquête avec la France

Des activistes arborant des masques pour les yeux brandissent des pancartes proclamant « Violences sexuelles répétées, complicité de l’Etat également », lors d’une manifestation contre le deepfake pornographique à Séoul, le 30 août 2024. ANTHONY WALLACE / AFP

La police sud-coréenne a officiellement lancé une enquête, le lundi 2 septembre, à l’encontre de la messagerie Telegram, accusée de favoriser la propagation de contenus pornographiques falsifiés utilisant des visages de mineurs. Ces contenus, connus sous le nom de deepfakes pornographiques, sont des montages créés via l’intelligence artificielle plaquant des visages sur des photos ou vidéos à caractère sexuel.

« Telegram n’a pas répondu à nos demandes d’informations concernant certains comptes d’utilisateurs lors d’affaires précédentes liées à Telegram, » a déclaré Woo Jong-soo, responsable du bureau des enquêtes de la police sud-coréenne. « Face à ces délits, l’agence de police de Séoul a ouvert une enquête la semaine dernière pour complicité dans ces crimes », a-t-il ajouté lors d’une conférence de presse dont la retranscription a été obtenue par l’Agence France-Presse. Au cours de la semaine passée, 88 signalements ont été reçus par la police qui a identifié 24 suspects.

Les créateurs de ces contenus illicites trouvent souvent les photos de leurs victimes sur les réseaux sociaux. Selon la police, la majorité des victimes sont des filles, dont 60% sont mineures. En Corée du Sud, la cybercriminalité est un problème majeur, avec notamment l’utilisation de caméras espions et le partage de revenge porn (contenu pornographique privé partagé sans consentement pour se venger).

À la fin du mois d’août, le journal sud-coréen Hankyoreh a révélé qu’un groupe d’étudiants en université administrait un groupe de discussion Telegram dans lequel circulaient des deepfakes pornographiques de leurs camarades féminines, suscitant l’indignation du public. L’enquête menée par la police de Séoul fait écho à l’arrestation, le 24 août en France, du fondateur de Telegram, Pavel Durov. Après quatre jours de garde à vue, le milliardaire a été libéré mais est sous contrôle judiciaire strict, dont l’interdiction de quitter le territoire français. Il est poursuivi notamment pour « refus de coopérer avec les autorités pour les interceptions autorisées par la loi » et complicité avec des organisations criminelles.

La police sud-coréenne s’est engagée à collaborer avec divers organismes d’enquête, dont la France, a affirmé M. Woo.

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