Pavel Durov, lors d’une conférence au Mobile World Congress de Barcelone en 2016. ALBERT GEA / REUTERS
Bien qu’il ait grandi en partie en Italie, Pavel Durov, le fondateur de Telegram, a été arrêté samedi 24 août par la police française dans le cadre d’une enquête sur le manque de modération de sa plateforme. Né en 1984 à Saint-Pétersbourg, il incarne le succès des entrepreneurs de la tech de cette ville. En 2006, avec son frère, il crée VKontakte, un réseau social qui rencontre un succès immense en Russie et dans le monde russophone, et qui s’inspire largement de Facebook.
Au-delà de ses réussites économiques, Pavel Durov est également connu comme un défenseur des libertés individuelles dans un pays autoritaire. En 2013, il lance Telegram avec l’objectif de protéger la vie privée des utilisateurs et de garantir la liberté d’échange de messages sans surveillance gouvernementale. En refusant de fournir aux services secrets russes les codes d’accès aux messages des utilisateurs, Telegram est confronté à des blocages et à des tentatives de censure, mais l’application résiste.
En France, Telegram a été associé aux attentats de novembre 2015 à Paris, les terroristes ayant utilisé la plateforme pour communiquer en toute impunité. Confronté aux critiques et aux accusations d’avoir facilité les échanges de groupes extrémistes, Pavel Durov persiste dans sa défense de la liberté d’expression. Surnommé le « Mark Zuckerberg du Web russe », il refuse de se plier aux exigences du gouvernement russe et maintient une position rebelle vis-à-vis du système en place.
Malgré les pressions et les tentatives de contrôle, Pavel Durov reste fidèle à ses principes et continue de défendre les libertés individuelles sur Internet. Son attitude face aux autorités russes et françaises témoigne de sa détermination à protéger la vie privée des utilisateurs de Telegram, même au prix de conflits politiques et médiatiques. Sa vision globale et son engagement en faveur de la liberté d’expression font de lui une figure emblématique de la lutte pour la protection des données personnelles.