Augustin Inzirillo, un informaticien autodidacte de 26 ans, a été condamné à une peine de trois ans de prison, dont la moitié avec sursis, suite à des aventures cybercriminelles mouvementées qui ont débuté à la fin de son adolescence. Cette décision judiciaire avait pour but de marquer la fin de son processus de rédemption, mais une fuite en Abkhazie, région séparatiste de la Géorgie sous tutelle russe, compromet désormais cet épilogue. Les magistrats de la 13e chambre correctionnelle ont été particulièrement frustrés par l’absence d’Augustin Inzirillo le jeudi 5 septembre, le qualifiant de fuite et dépassant largement les réquisitions du parquet. La proximité du prévenu avec la Russie, un pays connu pour sa tolérance envers les cybercriminels, laisse présager une éventuelle récidive, ce qui a attiré l’attention des autorités.
Augustin Inzirillo était accusé d’avoir développé il y a sept ans un programme malveillant appelé TinyNuke, un malware bancaire diffusé par le biais de campagnes d’hameçonnage entre mars et septembre 2018. Ce logiciel était conçu pour récupérer des informations sensibles telles que les identifiants et mots de passe, ainsi que pour effectuer des virements frauduleux à partir de comptes bancaires. Malgré les affirmations du prévenu selon lesquelles ce programme était exploité par un gang de pirates algériens avec lesquels il avait été mis en contact par une figure de la cybercriminalité, l’enquête a révélé une trentaine de virements bancaires frauduleux, dont onze réussis, totalisant environ 100 000 euros provenant de sept victimes. L’informaticien aurait lui-même bénéficié d’environ 10 000 euros par mois grâce à ces activités criminelles.
Son avocat, Robin Binsard, le décrit comme un jeune homme qui a été aveuglé par une quête de reconnaissance, mais dont les actions ont dépassé ses intentions initiales. Arrivé en France à l’âge de 12 ans, il a abandonné l’école pour se plonger dans les jeux vidéo et le développement de programmes malveillants. Son histoire complexe soulève des questions sur la facilité avec laquelle les jeunes peuvent être entraînés dans le monde sombre de la cybercriminalité, mettant en lumière l’importance de la prévention et de l’éducation dans ce domaine.