L’innovation spatiale à petit budget de la NASA
Le vol inaugural du programme lunaire Artemis, qui a coûté plus de 4 milliards de dollars (3,72 milliards d’euros) et qui a fait l’objet d’une mobilisation colossale d’ingénieurs et de techniciens, a montré le goût de la NASA pour les superproductions spatiales pharaoniques. Mais l’agence américaine se permet aussi des projets plus modestes, qui laissent libre cours aux innovateurs. C’est l’objectif du méconnu programme NIAC (NASA Innovative Advanced Concepts), dont la cuvée 2023 a été rendue publique le 9 janvier.
Cette nouvelle liste comporte quatorze études, portées aussi bien par des départements de la NASA, des universités ou des sociétés privées. Chaque chef de projet reçoit une bourse de 175 000 dollars et a neuf mois pour élaborer sa proposition. Les plus prometteurs passent en phase II, financée à hauteur de 600 000 dollars et qui peut durer jusqu’à deux ans. En phase III, un seul candidat par an est sélectionné, qui perçoit une enveloppe de 2 millions de dollars pour deux années supplémentaires de travail.
L’un des projets retenus est celui de Quinn Morley, de la société Planet Enterprises, qui envisage de faire voler un hydravion sur l’atmosphère dense de Titan, le plus gros satellite de Saturne, pour y étudier les lacs de méthane et d’éthane liquides. Peter Curreri, de l’entreprise Lunar Resources, propose quant à lui, dans le cadre du retour des Américains sur la Lune, de poser un gazoduc pour transporter l’oxygène produit sur place. Enfin, la chercheuse Congrui Jin (université du Nebraska) a imaginé la création d’un lichen synthétique capable d’agréger le sol martien pour en faire des matériaux de construction.
Mots-Clés: NASA, Innovation, Artemis, Titan, Lune, Mars.