Le nouvel épisode de l’histoire entre Donald Trump et TikTok s’est joué le lundi 20 janvier, lorsque le président américain a signé un décret crucial suspendant pour soixante-quinze jours l’application d’une loi interdisant le réseau social. Cette décision vise à permettre à son administration d’examiner les risques de sécurité liés à TikTok, tout en évitant une coupure brutale d’une plateforme utilisée par des millions d’Américains. À l’occasion de cette annonce, le directeur de TikTok, Shou Zi Chew, était présent, soulignant l’importance de ce lien entre la société et l’administration.
La loi qui a été mise sur la touche, adoptée en 2024, stipulait que la société mère de TikTok, ByteDance, devait vendre le réseau social à une entreprise américaine, sous peine de suppression de l’accès aux États-Unis. En cas de non-respect, des sanctions sévères étaient prévues pour les entreprises permettant aux utilisateurs américains d’accéder à TikTok, avec des amendes pouvant atteindre 5 000 dollars par utilisateur, ce qui représente un coût élevé pour les presque 170 millions d’Américains utilisant la plateforme. Pour anticiper ces mesures, TikTok avait même désactivé l’accès à son service le dimanche précédent pendant environ quatorze heures.
La gestion des incertitudes autour de TikTok
Le décret exécutif de Trump a été clairement formulé, indiquant que le ministre de la Justice ne devait pas appliquer la loi pendant la période d’examen. Le président américain a insisté sur la nécessité d’une évaluation minutieuse des risques, indiquant : J’ordonne au procureur général de ne mener aucune action mettant en application [la loi] pendant une période de soixante-quinze jours à partir d’aujourd’hui, afin de permettre à mon administration de déterminer la marche à suivre appropriée pour protéger la sécurité nationale, tout en évitant une désactivation brutale d’une plateforme utilisée par des millions d’Américains
.
Un changement de perspective de la Maison Blanche
Lors d’une conférence de presse, Donald Trump a nuancé les inquiétudes entourant TikTok. En soulignant que de nombreux produits étaient fabriqués en Chine, il a déclaré : Il y a tant de produits qui sont fabriqués en Chine, et le seul dont ils se plaignent, c’est TikTok
. Pour lui, les préoccupations concernant la collecte de données sur les jeunes utilisateurs paraissent moins urgentes comparées à d’autres problèmes, comme la sécurité des équipements produits en Chine. Ce revirement de position est frappant comparé à son attitude passée, lorsqu’il avait tenté d’interdire TikTok en 2020.
Un lien entre TikTok et la jeune génération
En juin 2024, Trump a d’ailleurs ouvert un compte sur TikTok, attirant plus de 15 millions de followers, ce qui retrace son changement d’attitude vis-à-vis de la plateforme. Avoir une large audience sur TikTok a indéniablement joué un rôle positif pour sa popularité auprès des jeunes, un aspect qu’il a mentionné en décembre, après sa victoire électorale.
Propositions pour un avenir commun
Outre l’interruption temporaire des sanctions, Trump a proposé une solution audacieuse : que ByteDance cède 50 % du capital de TikTok aux États-Unis, en échange de l’abandon des mesures prohibitaires. Ce partage pourrait permettre de légitimer le réseau social dans le paysage américain. Trump a confié : Il nous faudrait peut-être l’accord de la Chine, mais je suis sûr qu’elle le donnerait
. Cependant, la réaction du gouvernement chinois, par l’intermédiaire de sa porte-parole, a encouragé l’idée que les entreprises doivent pouvoir prendre des décisions de manière autonome sur les acquisitions selon les principes du marché.
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