vendredi 20 septembre 2024
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Explosion simultanée de bipeurs au Liban : une attaque inédite

Le 17 septembre dernier, le Liban a été le théâtre d’une attaque inédite qui a bouleversé la région. Les bipeurs de plusieurs membres du Hezbollah ont explosé simultanément, causant des pertes humaines significatives et soulignant la vulnérabilité de ces appareils de communication. Cet événement, d’une complexité technique remarquable, pourrait être le résultat d’un piratage orchestré par Israël. Les implications de cette attaque rappellent certains scénarios de la série télévisée « Le bureau des légendes », où espionnage et cyber-attaques se mêlent étroitement. Revenons ensemble sur les détails de cette affaire hors du commun.

Attaque inédite au Liban

Le 17 septembre dernier, une attaque sans précédent a frappé le Liban. En effet, les bipeurs de plusieurs membres du Hezbollah ont explosé simultanément, causant au moins neuf morts et 2.800 blessés. Cette attaque, d’une nature totalement inédite, a mis en lumière la vulnérabilité des appareils de communication utilisés par l’organisation terroriste. Les bipeurs, ces petits dispositifs utilisés à la place des téléphones portables pour éviter d’être tracés, ont été piratés, vraisemblablement par Israël. Cette situation rappelle les intrigues complexes de la célèbre série Le bureau des légendes.

Retour sur l’histoire des bipeurs

Les bipeurs, ou pagers, ont vu le jour dans les années 1970 et ont gagné en popularité dans les années 80-90. À l’époque, le téléphone portable était pratiquement inexistant, ce qui a permis aux bipeurs d’occuper une place de choix dans les communications sans fil. Ces appareils fonctionnaient sur un réseau propre, permettant de recevoir des bips sonores ou des messages courts. Plus tard, dans les années 2000, les bipeurs ont évolué pour permettre l’envoi de messages. Leur utilisation dans le secteur professionnel, en particulier dans les hôpitaux et auprès des chefs d’entreprise, a été marquée par un coût élevé – chaque message coûtant alors environ 2 euros à son expéditeur.

Les usages familiaux et professionnels

Les bipeurs furent rapidement adoptés par les familles, soucieuses de rester en contact permanent avec leurs enfants. Les adolescents, quant à eux, les utilisaient pour communiquer entre eux, un peu comme les applications de messagerie instantanée aujourd’hui. Dans le cadre professionnel, les bipeurs étaient omniprésents, notamment dans les hôpitaux où ils permettaient un contact rapide et efficace entre le personnel médical. Leur coût élevé – un abonnement mensuel de 18,50 euros – n’a pas freiné leur adoption dans des secteurs nécessitant une communication instantanée et fiable.

Les bipeurs populaires des années 90

Au milieu des années 90, plusieurs modèles de bipeurs se sont démarqués sur le marché. Le Tam-Tam de la Générale des Eaux, sans abonnement et vendu 490 francs, s’est particulièrement distingué auprès des jeunes urbains grâce à sa capacité de recevoir des alertes info. De son côté, le Kobby d’Infomobile, une filiale de Bouygues, était ciblé principalement vers les professionnels. Enfin, le Tatoo de France Télécom, avec son slogan accrocheur « Tatoo, garde le contact avec ta tribu », a également conquis une large part de marché. En 1998, on estimait que 2,3 millions de personnes en France utilisaient ces appareils.

Les bipeurs aujourd’hui

Bien que leur utilisation ait considérablement diminué avec l’avènement des téléphones portables, les bipeurs ne sont pas totalement obsolètes aujourd’hui. Ils continuent d’être utilisés dans certaines entreprises pour des communications spécifiques nécessitant fiabilité et rapidité. Par exemple, le modèle AR-924, fabriqué par la société taïwanaise Gold Apollo, reste en service. Ce modèle offre une autonomie impressionnante de 85 jours, un atout majeur pour des organisations comme le Hezbollah, qui les privilégient pour leurs communications internes.

Les dessous de l’attaque

Le piratage des bipeurs ayant provoqué l’explosion au Liban le 17 septembre pourrait avoir été réalisé de plusieurs manières. Une hypothèse est que les appareils aient été trafiqués à la source avec de petits explosifs, déclenchés par la réception d’un message radio. Une autre possibilité envisagée est l’installation d’un logiciel malveillant provoquant la surchauffe des batteries, menant à leur explosion. Cependant, cette seconde théorie est jugée moins probable par des experts en cybersécurité, qui privilégient l’idée d’une détonation à distance. Des témoignages rapportent que certaines personnes ont ressenti une surchauffe avant que leur bipeur n’explose, ce qui renforce la théorie d’une attaque coordonnée et minutieusement préparée.

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